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République centrafricaine (RCA) : Analyse IPC de l’Insécurité Alimentaire Aigüe Mise à Jour de L'Analyse de Setembre 2019 – Mai - Août 2020, Publié en Mai 2020

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VUE D’ENSEMBLE

Dans la période de mai à août 2020, correspondant à la période soudure, il est estimé que malgré l’assistance alimentaire planifiée, 29 sous-préfectures abritant 0,75 million de personnes soit 16 % de la population analysée (4,59 millions de personnes) seront en Urgence (IPC Phase 4), tandis que 35 sous-préfectures abritant 1,6 million de personnes soit 35% de la population analysée, seront en Crise (IPC Phase 3). Au total, 2,36 millions de personnes (51% de la population analysée) seront en situation d’insécurité alimentaire aiguë de IPC Phase 3 et plus sévère. De plus, 1,61 million de personnes, représentant 35% de la population analysée, seront en situation de Stress (IPC Phase 2) avec le risque pour certains d’entre eux, de basculer dans une situation d’insécurité alimentaire aiguë plus sévère.

Facteurs déterminants

Conflits et déplacements

Un regain des conflits entre groupes armés et la persistance des conflits intercommunautaires dans certaines sous- préfectures (Birao, Bria, Kaga-Bandoro et Ndélé) a entrainé des mouvements de population importants depuis janvier 2020. Les populations civiles sont les principales victimes des tensions et violences et les acteurs humanitaires ne sont pas épargnés. Plusieurs sources, dont OCHA et ACLED par exemple, ont rapporté plusieurs incidents sécuritaires touchant principalement les populations civiles et les humanitaires entre janvier et mars 2020. La Commission des Mouvements des Populations (CMP) estime que le nombre de personnes déplacées internes en RCA en février 2020 est de 702.348 personnes, incluant 235.019 personnes sur des sites de déplacés internes et 467.329 personnes dans les familles d’accueil.

Faible production agricole

Les résultats définitifs de la campagne 2019/2020 montrent de faibles productions pour les cultures vivrières, surtout pour le cas du manioc qui a souffert de problèmes phytosanitaires. De même, les cultures comme l’arachide et le sésame ont souffert de déficits pluviométriques qui ont touché l’ensemble du territoire centrafricain. A ce déficit s’ajoutent les effets d’inondations et d’autres aléas saisonniers qui ont généré une dégradation des conditions de production dans la plupart des zones de bas-fonds qui fournissaient du riz et du maïs, entrainant la destruction des récoltes au stade de maturation avancée. Enfin, les conflits armés continuent de contraindre de nombreuses familles à abandonner leurs cultures.

Perturbations des marchés du au COVID-19

Deux semaines après la fermeture partielle des frontières avec les pays voisins, principalement le Cameroun et de la RDC, les prix des denrées alimentaires importées enregistrent des hausses allant de 3 % à 50% sur Bangui. Trois semaines après la fermeture des frontières, les mêmes tendances à la hausse ont été observées sur les prix des produits locaux qui étaient relativement stables la semaine qui a suivi la fermeture de frontières. Les grossistes soulignent une réduction des stocks de riz, farine, huile, savon et détergent dans le pays, en raison de la baisse des flux entrant en provenance du Cameroun, principal fournisseur.