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Burkina Faso : Key Message Update - L’insécurité accroit les migrations vers les régions du sud et vers les pays côtiers, mars 2020

Countries
Burkina Faso
Sources
FEWS NET
Publication date
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Messages clés

  • Les incidents sécuritaires continuent de se multiplier dans le pays. Au cours du mois écoulé, 48 incidents ont touché 15 provinces sur 45 entrainant un accroissement d’environ 2 pourcent du nombre de populations déplacées internes depuis février qui s’établit désormais à 779 741 (CONASUR, 29 Février 2020). Dans les zones du nord plus touchées par l’insécurité, 70 à 80 pourcent des ménages dépendent d’une ou deux sources de revenu, notamment la vente du bétail et/ou l’orpaillage. Toutefois, l’accès limité aux sites d’orpaillage et les pertes d’animaux suite aux pillages des groupes armés, contraignent les actifs à intensifier plus que d’habitude les départs en migration saisonnières vers les régions du sud du pays ou vers les pays côtiers à la recherche de travail rémunéré.

  • Les marchés locaux continus d’être perturbés surtout dans les communs frontaliers au nord. L’insécurité et l’abandons de ces zones par les populations, n’encourage pas les commerçants à approvisionner ces marchés. Par contre, les marchés principaux des centres urbains autour desquels se concentrent les PDI, restent assez bien approvisionnés en denrées de base à partir des flux entrant en provenance des zones plus calmes de production de l’ouest. L’assistance alimentaire contribue à réduire la demande des ménages et les prix sont dans l’ensemble stables ou en baisse de 10 à 20 pourcent comparativement à la moyenne quinquennale.

  • Chez les ménages hôtes dans les zones plus touchées par l’insécurité, les stocks issus de l’autoproduction s’épuisent, entrainant leur dépendance des marchés et de l’assistance. L’assistance délivrée les trois derniers mois, reste faible, excepté dans les provinces du Soum ou du Sanmatenga où elle touche respectivement 30 et 22 pourcent de la population. Ce qui obligent les ménages à réduire les quantités et le nombre de repas consommés. Selon les résultats du score de consommation alimentaire (SCA) de l’enquête nationale (SAP/ENISAN, janvier 2020), la consommation alimentaire reste pauvre ou limite touche plus de 50 pourcent des ménages dans ces zones.

  • Ainsi, grâce à l’assistance, les PDI et ménages hôtes pauvres dans le Sanmatenga et le Soum vivent une insécurité alimentaire aigue Stress (P hase 2! de l’IPC). Par contre ceux dans les autres provinces des régions du Centre-Nord et du Sahel et les provinces voisines du Loroum et de la Komandjoari restent exposés à la Crise (Phase 3 de l’IPC). Les parties du pays plus calmes restent en Minimale (Phase 1 de l’IPC).

  • La maladie du Covid-19 en propagation quotidienne dans le pays avec 246 cas confirmés et 12 décès enregistrés à la date du 29 mars, selon la Service d'information du Gouvernement (SIG), a poussé les autorités à prendre des mesures restrictives telles l’instauration de couvre-feu de 19h à 5h du matin, l’interdiction du transport interurbain de personnes, la mise en quarantaine immédiate de toute ville enregistrant au moins un cas confirmé (10 villes actuellement concernées), la fermeture de 36 principaux marchés de la capitale et des principaux marchés à bétail du pays. Outre la perte d’activités, cela empêche les ménages de générer des revenus. Dans l’immédiat, ces mesures vont entrainer une augmentation de la vulnérabilité alimentaire des ménages, en particulier les 53 pourcent de travailleurs indépendants du secteur informel dont 90 pourcent sont frappés par l’incidence de pauvreté (INSD, 2014).