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Rougeole en République centrafricaine - Bulletin d’information sur les flambées épidémiques, 4 mars 2020

Países
República Centroafricana
Fuentes
WHO
Fecha de publicación
Origen
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La République centrafricaine fait face à une augmentation du nombre de cas de rougeole à la suite d’une flambée épidémique depuis 2019. Le premier cas a été enregistré au cours de la cinquième semaine de 2019 (celle du 28 janvier 2019) et la flambée s’est poursuivie jusqu’à la septième semaine de 2020 (celle du 10 février 2020), touchant 18 districts sanitaires, dont 12 nouveaux districts en 2020 (Bimbo, Bégoua, Bangui I, Bangui II et Bangui III en milieu urbain et Bossembélé, Bouar, Bozoum, Baboua-Abba, Haute-Kotto, Nangha-Boguila et Ouango-Gambo en milieu rural).

Du 1er janvier 2019 au 16 février 2020, 7626 cas présumés, dont 83 mortels (taux de létalité de 1,08%), ont été notifiés. Une forte proportion des cas (72%) touchait des enfants de moins de 5 ans et 18% des enfants de 5 à 10 ans. En tout, 1167 échantillons provenant de cas présumés ont été analysés au laboratoire de référence de l’Institut Pasteur de Bangui et 180 d’entre eux ont donné un résultat positif pour le virus de la rougeole par sérologie IgM (immunoglobulines M).

En raison de la faible couverture de la vaccination antirougeoleuse systématique au cours des 5 dernières années (moins de 60% pour la première dose à 9 mois), de l’absence d’une deuxième dose de vaccin dans le calendrier de vaccination national et de campagnes de suivi inadéquates, une grande partie de la population est sensible au virus, ce qui contribue à l’épidémie actuelle. Les 35 districts sanitaires sont tous exposés au risque d’une flambée de rougeole et sans une intervention adéquate l’épidémie pourrait se propager à l’ensemble du territoire national. On assiste à une augmentation du nombre de districts touchés par la flambée ; au 1er mars 2020, les 15 districts sanitaires suivants étaient touchés : Alindao, Alindao-Mingala, Baboua-Abba, Bambari, Bangui I, Bangui II, Bangui III, Bégoua, Bimbo, Bococaranga-Koui, Bossembélé, Bouar, Bozoum, Haute-Kotto, Nangha-Boguila, Ngaoundaye, et Ouango-Gambo.

En décembre 2019, huit districts sanitaires ont été affectés et les autorités ont organisé des campagnes de vaccination locales ciblant les enfants âgés de 6 à 59 mois dans sept districts (Bambari, Batangafo, Bocaranga-Koui, Grimari-Kouango, Kémo, Ngaoundaye, and Nana-Gribizi). Malgré une couverture vaccinale de plus de 95% confirmée par l’enquête sur la couverture vaccinale, de nouveaux cas sont enregistrés dans ces districts et dans des districts sanitaires voisins chez les enfants de 5 à 15 ans. Compte tenu de la répartition par âge des cas telle qu’elle ressort des enquêtes épidémiologiques, la stratégie de vaccination proposée consiste à cibler le groupe à risque de 6 mois à 10 ans pour contribuer à stopper la transmission.

Action de santé publique

Depuis la déclaration officielle de l’épidémie par le Ministère de la santé le 24 janvier 2020, les mesures de santé publique suivantes ont été prises :

  • Le COUSP (Centre d’opérations d’urgence de santé publique) et le Comité de crise local ont été activés pour coordonner la riposte.

  • Le Ministère de la santé avec l’appui de l’OMS et d’autres partenaires élabore un plan de riposte complet comprenant les campagnes de vaccination.

  • La surveillance épidémiologique des zones touchées a été renforcée.

  • Le système d’orientation-recours des cas sévères vers l’hôpital de district a été mis sur pied et les soins aux rougeoleux sont offerts gratuitement.

  • Des médicaments et des fournitures médicales sont distribués dans le cadre de l’appui aux soins médicaux gratuits.

  • Des unités d’isolement ont été mises sur pied dans l’hôpital de district.

  • Le programme de vaccination systématique est en train d’être renforcé.

  • Des activités de promotion de la santé et de communication sur les risques sont en cours.

  • Des efforts de mobilisation des ressources sont consentis pour faire face à la flambée.

Évaluation des risques par l’OMS

L’OMS estime que la flambée actuelle de rougeole représente un risque élevé pour la République centrafricaine pour les raisons suivantes :

  • L’extension géographique de l’épidémie à de nouveaux districts sanitaires.

  • Le nombre élevé de districts à haut risque de flambée du fait de la faible couverture vaccinale.

  • L’augmentation du nombre de cas notifiés en 2019 par rapport à 2018.

  • Les problèmes de sécurité auxquels le pays est confronté et qui limitent l’accès aux mesures d’intervention rapide dans les districts sanitaires touchés.

  • L’infrastructure et les ressources insuffisantes pour garantir la gratuité des soins.

  • Le manque de personnel qualifié pour la prise en charge des complications de la rougeole.

  • Une couverture vaccinale sous-optimale par la première dose du vaccin à valence rougeole (MCV1) de 49% au cours de 5 dernières années, selon les estimations conjointes OMS/UNICEF, et une couverture administrative de 71% en 2019.

  • Des mouvements de population importants entre localités vaccinées et non vaccinées.

Selon les évaluations, le risque régional est évalué comme modéré à cause des importants mouvements transfrontaliers de population entre la République centrafricaine et le Tchad, la République démocratique du Congo et le Cameroun, dus à la fois aux problèmes de sécurité et aux activités commerciales.

Le risque au niveau mondial est considéré comme faible.

Recommandations de l’OMS

La rougeole est une maladie à prévention vaccinale et deux doses de vaccin à valence rougeole (MCV) sont recommandées pour assurer l’immunité.

L’OMS invite instamment tous les États Membres :

  • À veiller à la vaccination systématique des enfants contre la rougeole, associée à des campagnes de vaccination de masse dans les pays où les taux de morbidité et de mortalité sont élevés pour réduire le nombre de décès par rougeole.

  • À atteindre et à maintenir une couverture de 95% et plus par la première et la deuxième dose de MCV.

  • À vacciner les groupes à risque, notamment les jeunes enfants, les femmes enceintes, les agents de santé, les personnes travaillant dans les secteurs du tourisme et des transports et les voyageurs internationaux.

  • À renforcer la surveillance épidémiologique des cas présentant une fièvre ou une éruption cutanée pour permettre la détection rapide de tous les cas présumés de rougeole dans les établissements de santé publics et privés et à veiller à ce que les échantillons soient reçus par les laboratoires dans les cinq jours qui suivent le prélèvement.

  • À inclure l’administration de vitamine A aux enfants en plus du vaccin antirougeoleux comme stratégie clé de santé publique pour réduire la morbidité et la mortalité associées à l’infection et interrompre la transmission de la maladie.

  • L’OMS ne préconise aucune restriction aux voyages ou au commerce avec la République centrafricaine sur la base des informations disponibles sur la flambée actuelle.

Pour plus d’informations sur la rougeole, consulter :

Aide-mémoire de l’OMS sur la rougeole

Estimations OMS/UNICEF de la vaccination systématique (en anglais)