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Burundi : Aperçu des besoins humanitaires 2020 (février 2020)

Countries
Burundi
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Sources
OCHA
Publication date

Résumé des besoins humanitaires

Contexte et impact des chocs

L’analyse des besoins pour 2020 met en évidence une situation humanitaire comparable à 2019 avec un nombre de personnes dans le besoin humanitaire passant de 1, 77 million (en 2019) à 1,74 million (en 2020). La situation de sécurité alimentaire, qui n’a pas connu de changements majeurs, et le nombre de rapatriés enregistrés en 2019 expliquent en partie cette quasi constance. Toutefois, l’année 2019 a été marquée par la persistance de l’épidémie de choléra, la flambée des cas de paludisme et la survenance de catastrophes naturelles. Ainsi, bien que le nombre de personnes dans le besoin reste comparable à celui de l’année 2019, selon les secteurs d’intervention, des fluctuations importantes sont notées. A titre d’exemple, tandis que le nombre de personnes dans le besoin a baissé pour le secteur Éducation (de 152 000 à 67 000), il a augmenté pour les secteurs de la Santé (316 000 à 544 000) et de l’Eau, Hygiène et Assainissement - WASH - (de 255 000 à 490 000) en raison notamment de la persistance en 2019 de l’épidémie de choléra et des flambées des cas de paludisme. Une augmentation du nombre de personnes dans le besoin est également notée pour le secteur de la Nutrition (de 183 000 à 340 000) en raison de changements dans la méthodologie de dépistage de la malnutrition chez les enfants de moins de cinq ans et d’une légère augmentation du taux malnutrition aigüe globale (MAG).

Conséquences humanitaires

L’insécurité alimentaire, la survenance de catastrophes naturelles à répétition et la persistance des maladies à potentiel épidémique, ont des conséquences sur la survie/bien-être des populations, leurs conditions de vie, leurs capacités de résilience et leur protection. La situation alimentaire et nutritionnelle des populations ainsi que la flambée des maladies à potentiel épidémique ont ainsi des conséquences importantes sur la mortalité et la morbidité des populations et donc leur survie/bien-être physique et mental. A titre d'exemple, le Ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida (MSPLS) a indiqué 2 757 décès suite au paludisme (en octobre 2019) et 8 dus au choléra. Parallèlement, la malnutrition contribue à augmenter les taux de mortalité des enfants.

Par ailleurs, en plus des conséquences sur la survie/bien-être physique et mental, la survenance des chocs a des conséquences sur les conditions de vie des populations affectées notamment l’accès aux services de base y compris l’éducation, la santé et le WASH. A titre d’exemple, de janvier à octobre 2019, 756 classes ont été détruites par des pluies torrentielles, entraînant l'arrêt momentané des activités scolaires de plus de 50 023 enfants dans les provinces de Bujumbura Mairie, Bubanza, Bururi, Rutana, Ruyigi, Makamba, Mwaro, Rumonge et Muramvya7. Les chocs ont également des conséquences sur la protection et la résilience des plus vulnérables. En effet, ils fragilisent davantage la population burundaise peu résiliente et dont 72,9 pour cent8 sont touchées par la pauvreté, à travers notamment la perte/diminution importante des moyens de subsistance, l’accès difficile à la terre pour certaines catégories de population et l’adoption de mécanismes de survie néfastes

Sévérité des besoins

L’analyse de la sévérité des besoins selon les groupes de populations priorisés indique les points suivants: Environ 8 millions de Burundais sur 12 se trouvent au premier seuil de sévérité concernant les conséquences humanitaires survie/bien être et conditions de vie tandis que pour la conséquence résilience 5,9 millions de Burundais ont été identifiés comme vivant sous le 4ème seuil (sévérité extrême) et dépensant la majeure partie de leur revenu pour se nourrir. Les PDI et rapatriés sont plus sévèrement touchés que les autres catégories de la population affectées par les urgences. En effet leurs besoins se situent majoritairement sous le quatrième seuil de sévérité. De manière globale, l’analyse fait ressortir des différences importantes quant aux conséquences des chocs sur la situation nutritionnelle des filles et des garçons (les derniers sont plus affectés par la malnutrition) et sur les moyens de subsistance des ménages dirigés par les hommes et ceux dirigés par les femmes (les derniers sont plus touchés par la pauvreté)

Focus de l'analyse

L'analyse se concentre sur les besoins humanitaires au Burundi et fournit un examen approfondi des facteurs déterminant les besoins. Plus précisément, l'analyse se concentre sur la détermination de la sévérité des besoins et utilise 44 indicateurs qui couvrent les 7 secteurs opérant au Burundi. Dans le but de fournir un éventail de points de vue de l'analyse et une compréhension plus approfondie, l'indicateur est également attribué à l'une des quatre conséquences humanitaires : bien-être/survie, conditions de vie, résilience et protection.

Personnes dans le besoin

L’analyse effectuée dans le cadre du HNO a permis d’identifier 1,7 million de personnes dans le besoin. Ce chiffre comprend trois groupes de populations prioritaires à savoir: les PDI, les rapatriés et les autres catégories de la population affectées par les urgences. Des sous-groupes de populations ont également été pris en compte en raison de leur vulnérabilité dont les communautés hôtes, les personnes vivant avec un handicap, les ménages monoparentaux et les enfants séparés et/ou non accompagnés. La majorité des personnes dans le besoin résident dans les provinces du nord et de l’est.

UN Office for the Coordination of Humanitarian Affairs: To learn more about OCHA's activities, please visit https://www.unocha.org/.