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Retour à la planche à dessin - Comment améliorer le suivi des résultats

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ALNAP
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Introduction

Mesurer les résultats de l'action humanitaire est extrêmement important. Il est essentiel de déterminer si les projets et les programmes d'un organisme humanitaire atteignent leurs objectifs et s'ils ont des conséquences imprévues sur la vie des personnes touchées par une crise (Obrecht, 2018a ; Warner, 2017 ; Hofmann et al., 2004).
La plupart des organisations humanitaires le savent. Certaines investissent dans des systèmes et des outils facilitant le suivi des résultats, définis comme les « effets probables ou obtenus à court et moyen terme découlant des produits d’une intervention » (OCDE-CAD 2002). Catholic Relief Services (CRS), l’Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), le Comité international de secours (IRC), le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC), Oxfam, Save the Children (SC), le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), le Programme alimentaire mondial (PAM) et War Child UK (WUK) ont tous publié, au cours de la dernière décennie, des cadres ou des directives de suivi qui définissent leur approche relative au suivi des résultats. Et l'intérêt en la matière s’intensifie (Warner, 2017).
Cette évolution répond en partie à la nature changeante de l'action humanitaire.

Les organisations sont de plus en plus sollicitées pour intervenir dans des crises prolongées (OCHA, 2018 ; Knox-Clarke, 2018 ; Bennett, 2015). De nombreuses interventions non basées sur les urgences, telles que les programmes de subsistance et de résilience, s’attachent à obtenir un changement de comportement assez durable (FAO, 2018 ; Peters et al., 2016 ; FICR, 2011). Ce type de travail peut chevaucher la limite entre l’action humanitaire et le travail de développement, et créer une demande de compréhension des effets d'une intervention à moyen et long termes (Programme d’action pour l’humanité, 2016 ; Bennett et al., 2016). De même, l'utilisation croissante d'interventions multisectorielles basées sur l’aide en espèces par de nombreux acteurs a mis en lumière la capacité des acteurs humanitaires à satisfaire l'ensemble des besoins de base des ménages (CaLP, 2018).

Mais le suivi des résultats est également motivé par le besoin ressenti par les organisations de démontrer l'efficacité de leur travail. La tendance à la programmation fondée sur des données factuelles et à la redevabilité vis-à-vis des populations touchées a accru l'accent mis sur le suivi des résultats (Darcy et al., 2013 ; UNICEF, 2017 ; CHS, 2014). Et la plupart des organisations souhaitent maintenant pouvoir affirmer les effets de leurs résultats, comment ces effets se comparent entre des interventions similaires dans différents endroits et comment ils évoluent au fil du temps.