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Mali Aperçu des Besoins Humanitaires 2020 (Janvier 2020)

Pays
Mali
+ 3
Sources
OCHA
Date de publication

Principaux constats

La crise multidimensionnelle qui touche le Mali depuis 2012, ne connait pas de signaux d’affaiblissement malgré les efforts tous azimuts. En 2019, l’ampleur de la crise s’est davantage accentuée avec l’expansion généralisée de la violence et de l’insécurité dans tout le centre du pays avec une dimension transnationale dans l’espace du Liptako Gourma. Les populations sont exposées à la criminalité croissante, à la présence d'engins explosifs improvisés (EEI), à la prolifération des armes légères et de petits calibres et à la présence des groupes armés quiexacerbent les vulnérabilités préexistantes et accentuent la sévérité de la crise. Par voie de conséquence, la situation humanitaire s’est fortement aggravée. L’analyse des besoins humanitaires, basée sur les quatre conséquences humanitaires (besoins vitaux, services sociaux de base, protection et relèvement/résilience) a ressorti au total un nombre de 8,2 millions de personnes affectées par la crise parmi lesquels 4,3 sont dans le besoin d’assistance humanitaire.

Besoins par conséquences humanitaires

Les conséquences humanitaires sont les effets des chocs générés par la crise sur la vie et les moyens d'existence des personnes. Elles affaiblissent leur résilience aux chocs futurs.

Au regard de la situation humanitaire actuelle, 8,2 millions de personnes sont affectées par la crise. Si l’on tient compte des facteurs comme le niveau de sévérité de la crise par groupes, les zones géographiques et le type de choc, il ressort que des quatre conséquences humanitaires ci-haut listées, la majorité de personnes dans le besoin se trouve sous la conséquence 1 et 2 (besoins vitaux et services sociaux de base). Ensuite viennent les populations dont les besoins sont liés à la conséquence humanitaire 3 (relèvement et résilience). Quant à la conséquence humanitaire 4 (problèmes critiques liés à la protection), elle concerne toutes personnes incluses dans les trois conséquences précédentes et faisant face à un risque de protection menaçant leur vie ou engageant leur survie.

Besoins par groupes de population

Les différents sous-groupes de population sont impactés de manière différenciée en fonction de leurs modes de vie, du type de milieu urbain ou rural et de leurs activités.

La sévérité des besoins dépend également d’autres facteurs comme les capacités d’adaptation, la présence de services sociaux de base ou de mécanismes communautaires de protection.

Mais d’une manière générale, les PDI du fait de leur déplacement forcé plus ou moins récent, présentent le plus de besoins. Quant aux personnes retournées (PDI retournées et refugiés rapatriés), du fait de la persistance des chocs dans leurs milieux d’origine, elles continuent de présenter une vulnérabilité importante. En ce qui concerne les populations hôtes, non seulement elles ont eu leurs milieux de vie perturbés par les afflux de PDI, mais elles subissent également une pression sur leurs ressources naturelles qui s’amenuisent plus rapidement. Leur accès aux services sociaux de base devient complexe.

Par ailleurs, il convient de considérer la population locale en général présente dans les zones de conflit qui est impactée quotidiennement par la violence et dont les ressources existantes, déjà insuffisantes, subissent beaucoup de pressions avec l’arrivée des déplacés.

D’autres personnes vulnérables présentent des besoins spécifiques telles que: les personnes en situation de handicap, les personnes vivant avec le VIH, les individus issus des groupes minoritaires, ou encore les personnes souffrant de maladies chroniques qui connaissent une aggravation de leurs vulnérabilités. Les situations particulières de ces groupes engendrent parfois des besoins nouveaux et un accroissement de la sévérité des besoins.

Besoins humanitaires selon le sexe

L’exercice d’identification et d’analyse des besoins indiquent que le sexe est un facteur majeur déterminant du niveau des besoins humanitaires. Ainsi, les femmes sont non seulement les plus affectées par la crise, mais elles représentent 52% des personnes dans le besoin. Du fait de la crise, les femmes qui prennent soin de la famille et des tâches domestiques, occupent de nouveaux rôles et fonctions (chefs de ménages par exemple). Elles n’ont pas forcément les moyens ou garanties d’exercice de ce nouveau rôle dans la société. Aussi, elles perdent le système de protection sociale du fait de l’absence de l’homme. Les hommes sont les principales cibles d’assassinats, de règlements de compte, d’enlèvements, de meurtres. Ils deviennent d’autant plus vulnérables face à la perte ou au manque d’accès aux moyens de subsistance

Besoins humanitaires selon l'âge

Le facteur âge est un déterminant majeur du type et de la sévérité des besoins. Ainsi les enfants de moins cinq ans et les femmes enceintes et/ou allaitantes sont les plus touchés par la Malnutrition Aiguë Sévère (MAS) et la Malnutrition Aiguë Modérée (MAM). Les garçons et les filles de 3-17 ans sont exposés aux risques de non scolarisation ou de déscolarisation; surtout, ils encourent des risques avérés d’enrôlements forcés dans les groupes armés. Quant aux filles de cette tranche d’âge, elles sont exposées aux risques de VBG, de mariages forcés et des abus et exploitations sexuelles. Les enfants sont de plus en plus exposés aux violences avec une forte augmentation des violations graves des droits de l'enfant en 2019. Les personnes âgées de plus 59 ans sont plus à risque de souffrance morale et psychosociale, risquant même l’abandon et une aggravation de leurs conditions sanitaires.

UN Office for the Coordination of Humanitarian Affairs: To learn more about OCHA's activities, please visit https://www.unocha.org/.