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En finir avec la tuberculose est bon pour les affaires – Lancement d’une nouvelle initiative pour mettre fin à la tuberculose sur les lieux de travail

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Global Fund
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À l’occasion de la réunion annuelle du Forum économique mondial, un groupe multisectoriel de partenaires a lancé aujourd’hui une nouvelle initiative – appelée Ending Workplace Tuberculosis (Mettre fin à la tuberculose sur les lieux de travail) – visant à engager les grandes entreprises dans la lutte contre la maladie. Mise en place à l’initiative du Forum économique mondial, de Johnson & Johnson, de Royal Philips, de Fullerton Health, de la Confédération de l’industrie indienne, du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, et du Partenariat Halte à la tuberculose, cette initiative permettra de tirer parti du potentiel inexploité des entreprises dans les pays touchés de façon disproportionnée par la tuberculose pour mettre en place des programmes de sensibilisation, de détection et de traitement, afin d’atteindre des millions de travailleurs, leurs familles et leurs communautés.

La tuberculose est la maladie infectieuse la plus meurtrière au monde et a tué 1,5 million de personnes en 2018, soit plus que le sida et le paludisme réunis. Sur les 10 millions de nouveaux cas de tuberculose, seuls sept millions ont été diagnostiqués, ce qui signifie que, chaque année, trois millions de personnes atteintes de la maladie ne sont pas comptabilisées. Or, nombre d’entre elles sont dans leurs années les plus productives et des programmes mis en place sur les lieux de travail et dans la chaîne d’approvisionnement pourraient leur venir en aide.

« Dans les régions fortement touchées, la tuberculose met en danger les moyens de subsistance des communautés par une baisse des revenus et une réduction de la taille des marchés », explique Arnaud Bernaert, qui dirige l’initiative Shaping the Future of Health and Health Care (Façonner l’avenir de la santé et des soins de santé) du Forum économique mondial. « Puisque les salariés passent la majeure partie de leur temps au travail, il est logique de s’attaquer à la tuberculose sur le lieu de travail. »

Outre son coût humain dévastateur, la tuberculose ampute l’économie mondiale de 12 milliards de dollars US par an, principalement du fait des absences au travail rendues nécessaires par les traitements et de la mauvaise santé des personnes concernées. Si les efforts de lutte contre la tuberculose se poursuivent au même rythme, la maladie devrait coûter 983 milliards de dollars US à l’économie mondiale en 15 ans.

« Les entreprises – en particulier celles qui ont des activités commerciales, de distribution et de fabrication dans des pays fortement touchés par la tuberculose – peuvent profondément changer la donne en luttant contre les effets de la maladie sur leurs salariés et leurs chaînes d’approvisionnement, en complément des efforts déployés par les autorités locales », indique Lynn Lau, la directrice exécutive de la Fullerton Health Foundation. « Menée en collaboration avec nos partenaires, cette campagne s’engage à avancer en ce sens. »

L’initiative Ending Workplace TB a été lancée lors d’un événement organisé dans le cadre de la réunion annuelle du Forum économique mondial à Davos, où les dirigeants se sont réunis pour évoquer les raisons pour lesquelles mettre fin à la tuberculose est bon pour les affaires. Le Dr Luiz Henrique Mandetta, ministre de la Santé du Brésil et président du Conseil du Partenariat Halte à la tuberculose, y a prononcé un discours liminaire dans lequel il a insisté sur la nécessité d’un leadership ambitieux et inclusif dans la lutte contre la maladie, ainsi que sur le rôle important que les partenariats public-privé doivent jouer pour mettre fin à l’épidémie.

« Il faut des mesures nouvelles, audacieuses et créatives dans tous les secteurs pour infléchir le cours de cette maladie », affirme Adrian Thomas, le vice-président chargé de la santé publique mondiale chez Johnson & Johnson. « Non seulement les entreprises peuvent améliorer la santé, la sécurité et le bien-être de leurs salariés et de leurs chaînes d’approvisionnement en sensibilisant à la tuberculose et en élargissant l’accès à la prévention, au dépistage, au diagnostic, au traitement et à la prise en charge de la maladie, mais elles peuvent également améliorer leur productivité et réduire les coûts liés aux soins de santé, au roulement de personnel et à l’absentéisme. »

« Avec cette campagne, nous pouvons véritablement faire la différence », déclare la Dre Lucica Ditiu, la directrice exécutive du Partenariat Halte à la tuberculose. « Le monde de l’entreprise propose déjà aux salariés des programmes de dépistage et de test pour différentes maladies et rien n’empêche d’y inclure la tuberculose. Cette campagne peut montrer comment le secteur privé peut s’engager plus pleinement dans la réalisation des objectifs de développement durable, en particulier dans le but d’en finir avec la tuberculose, tout en protégeant sa propre main-d’œuvre et ses chaînes d’approvisionnement et en en prenant soin. »

« Pour mettre fin à la tuberculose, l’effort devra venir de tous les secteurs et de toutes les industries », ajoute Peter Sands, directeur exécutif du Fonds mondial. « Les entreprises peuvent prendre l’initiative de fournir les bons services de diagnostic et de traitement à leur personnel et d’encourager leurs fournisseurs à faire de même. Cela permettra non seulement d’apporter un soutien aux personnes et à leurs familles, mais aussi de réduire l’impact économique négatif de la maladie. »

Une plateforme d’action contre la tuberculose sur les lieux de travail

L’initiative pour Mettre fin à la tuberculose sur les lieux de travail fournira une plateforme d’action en :

  • obtenant des engagements pour que les multinationales présentes dans les régions fortement touchées par la tuberculose et les industries où la maladie constitue un risque important en fassent une priorité par l’intermédiaire de réseaux de partenaires,

  • assurant l’accès à un soutien technique sur le terrain pour faciliter le déploiement des programmes de sensibilisation, de prévention, de détection ou de traitement de la tuberculose pour les salariés,

  • menant des actions de plaidoyer pour faire évoluer les codes de conduite des fournisseurs, dans le cadre d’un dialogue plus large sur la responsabilité des entreprises. L’objectif est de permettre à la fois l’accès aux services de santé et la protection de l’emploi pour les personnes atteintes de tuberculose.

Ces efforts seront tous menés en étroite coordination avec les autorités locales et viseront à renforcer les capacités des programmes de lutte contre la tuberculose du secteur public. La campagne offre également l’occasion de favoriser la mise en œuvre de nouvelles interventions, comme des diagnostics innovants, et d’ouvrir à un plus grand nombre l’accès à la prise en charge et au traitement de la tuberculose.

Voici les contributions initiales à cette initiative de la part des partenaires fondateurs Johnson & Johnson, Fullerton Health et la Confédération de l’industrie indienne :

Johnson & Johnson

Johnson & Johnson s’engage à tirer parti de ses ressources internes pour aider les fournisseurs de tous les secteurs – de la fabrication à la logistique en passant par la recherche et le développement – à mener des initiatives de sensibilisation à la tuberculose, ainsi qu’à effectuer des dépistages volontaires et à orienter les patients vers des soins.

Ces efforts s’inscrivent dans le cadre de l’initiative globale que Johnson & Johnson mène sur 10 ans dans le but de soutenir les efforts mondiaux destinés à mettre fin à la tuberculose, en mettant l’accent sur l’amélioration de la détection des cas non diagnostiqués, l’élargissement de l’accès au traitement de la forme pharmacorésistante de la maladie et l’accélération de la recherche et du développement pour découvrir les traitements antituberculeux de prochaine génération.

Fullerton Health lance l’autonomisation des femmes au travail (WOW-TB)

Grâce au financement du programme TB REACH du Partenariat Halte à la tuberculose, Fullerton Health et KNCV vont mettre en place cette année un programme de dépistage de la tuberculose sur le lieu de travail pour 150 000 salariés dans 250 usines en Indonésie. Les personnes qui travaillent dans un environnement surpeuplé, qui ne sont pas sensibilisées à la tuberculose et qui n’ont pas accès aux services liés à la maladie sont particulièrement vulnérables.

Ce projet vise à mettre en place des conditions de travail exemptes de tuberculose en donnant aux employeurs et aux travailleurs les moyens de s’aider eux-mêmes 1) en sensibilisant les salariés à la tuberculose par l’éducation, 2) en offrant un dépistage mobile de la tuberculose, 3) en encourageant les employeurs à donner la priorité à la santé et au bien-être au travail et 4) en renforçant les capacités sur place par la prestation de services liés au Programme national de lutte contre la tuberculose de l’Indonésie.

La Confédération de l’industrie indienne lance une campagne pour des lieux de travail sans tuberculose

La Confédération de l’industrie indienne, en collaboration avec la Division centrale de lutte contre la tuberculose du Gouvernement de l’Inde, a mis au point une campagne pour des lieux de travail exempts de tuberculose qui mobilisera l’engagement du secteur privé en Inde dans la lutte contre la maladie.

Cette campagne, soutenue par le Fonds mondial, s’adressera à de multiples parties prenantes et a pour but final de concrétiser l’objectif national d’une Inde sans tuberculose d’ici 2025.

USAID exhorte les entreprises à promettre d’en finir avec à la tuberculose

En avril 2019, l’Ambassadeur des États-Unis en Inde, Kenneth Juster, a lancé la « Promesse contre la tuberculose : Initiative pour la responsabilité sociale des entreprises et du lieu de travail », mise en place par USAID en partenariat avec le ministère indien de la Santé et du Bien-être familial et les Associations des entreprises indiennes et américaines. Cette initiative a mobilisé plus de 60 entreprises qui ont engagé des ressources pour sensibiliser à la tuberculose, former les prestataires de soins de santé, renforcer les installations de diagnostic, promouvoir la recherche active de cas, soutenir des programmes de lutte contre la maladie axés sur les résultats et améliorer l’accès des employés et des communautés aux traitements. S’appuyant sur quatre niveaux d’engagement, l’initiative permet aux entreprises de concevoir des programmes de lutte contre la tuberculose en fonction de leurs ressources et du contexte local. Les activités des sociétés participantes touchent plus de 100 000 personnes par mois.