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Migrants décédés au large de la Mauritanie : le nombre de victimes revu à la hausse (OIM)

Pays
Mauritanie
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Sources
UN News
Date de publication
Origine
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L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a revu à la hausse le nombre de victimes du naufrage d’un bateau de migrants qui a eu lieu mercredi au large de la Mauritanie.

Au moins 62 migrants africains sont morts noyés au large de la Mauritanie dans leur périple maritime pour gagner l’Europe. Il s’agit, à ce jour, du pire naufrage enregistré en 2019 sur la route maritime migratoire de l’océan Atlantique longeant les côtes d’Afrique de l’Ouest.

L’OIM avait d’abord annoncé la mort de 58 migrants à la suite de ce naufrage. Un bilan revu à la hausse après que quatre corps eurent été rejetés par la mer jeudi, au lendemain du désastre. Selon l’agence onusienne, le capitaine du navire ferait partie des victimes. D’après les témoignages de survivants et de leurs familles, il y a lieu de craindre que le nombre de victimes continue d’augmenter et laisse présager un bilan encore plus lourd. « Nous avons reçu des appels de familles en Gambie qui croient que leurs proches étaient sur le bateau », a déclaré Laura Lungarotti, la cheffe de mission de l’OIM en Mauritanie. « C’est l’une de nos priorités en ce moment ».

79 survivants originaires de Gambie et six du Sénégal

Quatre-vingt-cinq hommes et femmes, dont au moins 10 mineurs, à bord du bateau ont réussi à gagner la côte à la nage après le naufrage de leur embarcation dans une mer agitée. Ils sont actuellement à Nouadhibou, deuxième ville de la Mauritanie située dans le nord.

L’OIM s’attache à aider les migrants à se remettre du choc et à recevoir un traitement médical approprié. Un médecin de l’agence onusienne travaille actuellement aux côtés des autorités mauritaniennes pour évaluer les cas. Deux psychologues de l’agence onusienne sont attendus vendredi pour offrir une assistance psychosociale aux rescapés.

Selon l’OIM, 79 des survivants de ce naufrage viennent de Gambie et six du Sénégal. L’embarcation de fortune qui avait quitté les côtes gambiennes le 27 novembre transportait au moins 150 personnes à bord et avait pour destination les Canaries, un archipel espagnol au large du Maroc et porte d’entrée potentielle en Europe.

L’OIM travaille actuellement avec le bureau local du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour mettre en relation les familles qui pensent que leurs proches étaient à bord du navire. Les services consulaires gambiens ont commencé à interroger les rescapés depuis jeudi afin de pouvoir identifier leurs ressortissants. L’agence onusienne a indiqué collaborer avec les autorités mauritaniennes et gambiennes pour aider les survivants en vue d’un éventuel regroupement familial et de leur retour dans leur pays d’origine.

Près de 160 décès sur cette route d’Afrique de l’Ouest

Selon le programme de l’OIM sur les "Migrants portés disparus", 158 personnes sont mortes dans 11 naufrages mortels confirmés cette année le long de la route migratoire maritime ouest-africaine longue de 1.400 kilomètres et qui relie le Cap-Vert aux îles Canaries. Huit des premiers voyages tragiques ont commencé au Maroc et deux en Mauritanie. Au moins 43 personnes sont mortes dans cinq tragédies maritimes en mer en 2018. L’agence onusienne note que ces chiffres sont à prendre avec précautions d’autant que les données sont sujettes à caution et que dans cette zone, les bateaux peuvent disparaître sans laisser de traces.

Plus de 20.000 personnes seraient mortes en tenant de gagner l’Europe depuis janvier 2014, date à laquelle l’OIM a commencé à chiffrer ces pertes dans le cadre de son programme sur les "Migrants portés disparus".