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Rapport 2019 Sur Les Résultats

Pays
Monde
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Global Fund
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Message du Directeur exécutif

La lecture du rapport sur les résultats de cette année fait clairement apparaître les raisons pour lesquelles nous devons accélérer le mouvement contre les épidémies de VIH, de tuberculose et de paludisme.

Certes, les 32 millions de vies sauvées depuis 2002 prouvent que le partenariat du Fonds mondial continue d’avoir une incidence considérable, mais la communauté internationale n’est pas sur la bonne voie pour en fi nir avec ces épidémies d’ici 2030, comme le prévoit l’Objectif de développement durable (ODD) n° 3. Nous devons fortement infl échir notre trajectoire.
Dans la lutte contre le VIH, nous poursuivons nos avancées en élargissant le dépistage et le traitement avec, en point de mire, la cible 90-90-90 de l’ONUSIDA. Pour obtenir l’impact le plus marqué possible, nous devons améliorer les taux de rétention et de suppression de la charge virale, de même que le traitement des co-infections en insistant davantage sur la qualité des services de traitement. Cela passe par une plus grande différentiation qui fasse écho aux besoins propres des différentes populations, par une meilleure intégration des services et par l’adoption plus rapide de nouveaux schémas thérapeutiques.
Pourtant, même si un diagnostic et un traitement efficaces sont à la base même de la stratégie visant à vaincre le VIH, il apparaît de plus en plus clairement que nous devons gagner en efficacité en matière de prévention et plus particulièrement corriger les causes sous-jacentes des nouvelles infections.
Nous ne remporterons la victoire sur le VIH que si nous levons les obstacles liés aux droits humains auxquels se heurtent les populations-clés en les rendant plus vulnérables à l’infection et en entravant leur accès aux services de santé.
De même, nous ne vaincrons le VIH que si nous corrigeons les profondes inégalités de genre structurelles qui font que les adolescentes et les jeunes femmes d’Afrique subsaharienne courent deux fois plus de risques d’être infectées par le VIH que leurs homologues masculins.
La réunion de haut niveau des Nations Unies sur la tuberculose qui s’est tenue en septembre 2018 a constitué une étape majeure dans le combat mené contre cette maladie infectieuse qui tue aujourd’hui plus que n’importe quelle autre : pour la première fois, des responsables politiques du monde entier reconnaissaient l’ampleur de l’épidémie, admettaient que le rythme des progrès était inacceptable et s’engageaient en faveur d’un nouvel objectif ambitieux consistant à trouver et à traiter 40 millions de personnes d’ici 2022.

Les chiffres de ce rapport sur les résultats sont largement antérieurs à ce nouvel objectif, de sorte qu’ils montrent bien pourquoi il fallait un tel renforcement de l’engagement politique – plutôt que d’en montrer les résultats. Cependant, nous avons observé certains signes prometteurs d’une amélioration en 2018, notamment une forte progression de la recherche de cas et du traitement dans les pays auxquels le Fonds mondial a accordé la priorité pour son initiative de lutte contre la tuberculose à effet catalyseur, de même que la mise en place de nouveaux traitements pour la tuberculose multirésistante. Il ne s’agit toutefois que d’un début : nous avons besoin d’une évolution radicale de la lutte contre la tuberculose.

Dans le cas du paludisme, la bonne nouvelle vient du fait que de nombreux des communautés, des chaînes d’approvisionnement plus effcaces, de meilleures données et un fi nancement suffisant et durable. Du reste, réduire le poids que font peser ces trois maladies libérera d’importantes capacités pour les systèmes de soins de santé, ce qui permettra d’atteindre plus facilement les éléments plus généraux de l’ODD 3. Le Fonds mondial investit plus d’un milliard de dollars US par an dans les systèmes de santé et entend bien renforcer la qualité et la portée de ces investissements.

Rien de cela ne sera le fait du seul Fonds mondial. Nous sommes un partenariat et plus nous collaborons et travaillons en coordination avec les gouvernements maîtres d’œuvre, les autres institutions multilatérales, les partenaires bilatéraux, la société civile et le secteur privé, plus profond sera l’impact que nous pourrons avoir. Nous nous engageons à assumer le rôle qui nous revient pour faire du Plan d’action mondial pour permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous une réalité.

Bien sûr, les acteurs les plus importants pays sont désormais sur la bonne voie pour éliminer la maladie. L’OMS a certifi é l’Algérie et l’Argentine exemptes du paludisme en 2018, après le Paraguay et l’Ouzbékistan en 2017. La mauvaise nouvelle, en revanche, est que même si nous continuons à progresser en matière de vies sauvées, nous ne parvenons pas à briser le cycle de transmission dans les pays les plus durement touchés, où les cas de paludisme gagnent du terrain.
Ainsi, la croissance démographique, des facteurs environnementaux, la résistance aux insecticides et la stagnation des fi nancements alimentent une résurgence inquiétante de la maladie.

La résistance de plus en plus forte à l’artémisinine, le principal traitement contre la maladie, nous met également face à une véritable gageure. Le paludisme tue encore bien trop de personnes, principalement des enfants.

Les familles et les communautés sont bien trop nombreuses à subirde la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme sont les millions de personnes extraordinaires touchées par les maladies et qui les combattent – en faisant preuve de courage, de compétences et d’une extraordinaire détermination. En 2018, j’ai eu le privilège de rencontrer certaines de ces personnes formidables, comme la Dr Zolelwa Sifumba (présentée dans ce rapport), qui a vaincu la tuberculose multirésistante et plaide désormais contre le rejet social associé à la maladie.
Je pense aussi à Beverly Mutindi Chogo, une jeune entrepreneuse kényane qui aide les autres à se prémunir du VIH à l’aide d’outils novateurs, ou encore à U San Htay, qui œuvre en tant que membre du comité de son village pour aider sa communauté à remporter le combat contre le paludisme résistant aux médicaments le long de la frontière entre la Thaïlande et le Myanmar.
Ce rapport sur les résultats montre que nous en sommes à une phase décisive dans la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme. L’élimination des épidémies est en vue, mais pas encore un tel nombre de malades. Accélérer le mouvement contre le paludisme relève dès lors de l’évidence : nous devons avancer plus rapidement vers l’élimination là où c’est possible et inverser la tendance dans les zones les plus durement touchées.

Les progrès pour en fi nir avec les épidémies ont pour corollaires ceux réalisés pour mettre en place des systèmes plus résistants et plus pérennes pour la santé. Là où les systèmes de santé sont extrêmement faibles, les interventions menées pour lutter contre les épidémies ne sont pas aussi efficaces. Or, là où le fardeau du VIH, de la tuberculose et du paludisme pèse le plus lourd, ces maladies submergent souvent les systèmes de santé.

Pour mettre fi n aux épidémies, nous devons concevoir des soins de santé primaires plus ouverts et plus efficaces qui reposent sur un personnel plus solide, un engagement plus fort totalement à notre portée. En fi nir avec elles d’ici 2030 est un devoir que nous avons envers des personnes comme Zolelwa, Beverly et U San Htay. Pour y parvenir, nous devons accélérer le mouvement, ensemble.

Cordialement,

Peter Sands