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Assemblée générale : au téléphone depuis l'ambassade du Brésil assiégée au Honduras, le président Manuel Zelaya dénonce l'instauration d'une dictature « fasciste » dans son pays

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UN GA
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AG/10865

Assemblée générale
Soixante-quatrième session
11e et 12e séances plénières - matin & après-midi

« Ceux qui avaient encore des doutes sur l'instauration d'une dictature au Honduras ne peuvent plus en avoir après ce qui s'est passé pendant les 93 jours qui ont suivi le renversement de mon gouvernement », a déclaré, ce soir à l'Assemblée générale, le Président hondurien.

Manuel Zelaya s'exprimait par le biais d'un téléphone cellulaire que sa Ministre des affaires étrangères tenait près du micro de la tribune. Vers la fin de son intervention, Patricia Isabel Rodas Baca s'est exclamée: « on nous informe à l'instant que des contingents militaires se dirigent vers l'ambassade du Brésil ».

Au cours d'un débat qui a également été marqué par les interventions de Cuba, du Soudan et de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) sur la politique américaine, le Président hondurien s'est exprimé depuis l'ambassade du Brésil à Tegucigalpa o=F9 il s'est réfugié après son retour au pays, le 21 septembre, mettant fin à son exil au Costa Rica depuis le coup d'état du 28 juin. Son intervention à cet avant-dernier jour du débat général de l'Assemblée a été saluée par une salve d'applaudissements.

Le 30 juin, l'Assemblée générale avait adopté par acclamation une résolution* intitulée « la situation au Honduras: effondrement de la démocratie », dans laquelle « elle condamnait le coup d'état qui avait rompu l'ordre démocratique et constitutionnel et mis fin à l'exercice légitime du pouvoir, en renversant son Président démocratiquement élu ». L'Assemblée avait ainsi décidé de ne pas reconnaître d'autre gouvernement que celui dirigé par M. José Manuel Zelaya Rosales.

La politique étrangère de la nouvelle Administration américaine a été commentée à plusieurs reprises aujourd'hui. Le Ministre des affaires étrangères de Cuba a estimé que la transition américaine semblait marquer « la fin d'une période d'extrême agressivité, d'unilatéralisme et d'arrogance dans la politique étrangère des états-Unis ».

Relayant les multiples appels à la levée des sanctions imposées à son pays, Bruno Rodríguez Parrilla a souligné que le discours « conciliant et novateur » du Président américain Barack Obama, lors de l'ouverture du débat général de l'Assemblée, suscitait de « grands espoirs ».

Le Ministre cubain a assuré de la volonté de son gouvernement de normaliser ses relations avec l'Administration américaine, en rappelant que le 1er août dernier, le Président Raul Castro avait réitéré sa disposition à entamer un dialogue avec les états-Unis, sous réserve d'examiner des questions telles que l'arrêt du blocus, le retrait de Cuba de la liste des pays soupçonnés de terrorisme et « la fin du financement de la subversion interne ».

Des revendications similaires ont été faites par le Conseiller du Président du Soudan, Ghazi Salahuddin Atabani, qui a salué les propos du Président Barack Obama sur le Darfour. Cela implique toutefois, a-t-il prévenu, le retrait du Soudan de la liste des pays terroristes et la levée des sanctions.

S'adressant ouvertement au Gouvernement des états-Unis, le Vice-Ministre des affaires étrangères de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) a averti que jamais son pays n'accepterait de « sanctions injustes et inéquitables » alors qu'il ne cherche qu'à acquérir des capacités nucléaires dissuasives.

Au dialogue, il sera répondu par le dialogue, et aux sanctions, par le renforcement des capacités nucléaires, a prévenu Pak Kil Yon. « Si les états-Unis engagent un « dialogue » avec des sanctions, nous y participerons par un renforcement de nos capacités nucléaires dissuasives », a-t-il insisté.

L'Assemblée générale conclura son débat général demain matin, à partir de 10 heures.