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Afrique de l’Ouest : Perspectives de la sécurité alimentaire, juin 2019 à janvier 2020

Countries
Mali
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Sources
FEWS NET
Publication date
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Installation généralisée de la campagne agro-pastorale dans un contexte d’insécurité civile accrue

Messages clés

  • L’amélioration de la pluviométrie au cours des première et deuxième décades de juillet a permis la généralisation des semis dans les zones sahéliennes et soudaniennes et la conduite des sarclages. Les stades phénologiques varient de la levée, à la montaison dans les zones soudaniennes. Le cumul saisonnier indique une situation normale à excédentaire sur la majeure partie de la région. Les déficits sont légers dans la plupart des zones affectées à l’exception de l’ouest de la Mauritanie, du centre et nord du Sénégal où les ils sont sévères. Des attaques de chenilles légionnaires signalées au Burkina Faso et au Tchad, sont sous contrôle.

  • La régénération des pâturages en cours et la disponibilité en eau de surface réduisent significativement les difficultés d’alimentation du bétail par contre à l’ouest de la Mauritanie, et au nord du Sénégal où la soudure a été précoce, l’alimentation du bétail reste toujours préoccupante. Dans la région du Liptako-Gourma et le grand bassin du Lac Tchad, les conflits et l’insécurité civile continuent d’impacter négativement les mouvements du bétail.

  • Sur les marchés, la demande connait une légère augmentation saisonnière, mais bien en dessous de la hausse habituelle. Les prix demeurent inférieurs à l'an dernier et similaires à légèrement inférieurs à la moyenne dans la majorité des pays du fait des bons niveaux des stocks et les faibles achats institutionnels. Cependant, ils demeurent atypiquement élevés dans les zones de conflits et dans la région du Tibesti au Tchad, où les flux et les fonctionnements des marchés sont perturbés. En perspective, la demande connaitra une hausse saisonnière de même que les prix, mais ne dépasseront pas les niveaux de l’année dernière ; ils resteront dans la tendance moyenne.

  • La majorité des zones restera en insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’IPC) jusqu’en septembre 2019. Toutefois, l’insécurité alimentaire Stress (Phase 2 de l’IPC) en cours se poursuivra jusqu’en septembre, pour les ménages pauvres au Niger dans le nord-ouest de la région de Tahoua et le sud de la région de Tillabéry, au Mali dans les zones rizicoles du delta du Niger et dans la vallée du fleuve de Tombouctou à Gao du fait des faibles récoltes en 2018/19. L’insécurité alimentaire Stress (Phase 2 ! de l’IPC) affecte des ménages hôtes et déplacés internes dans le nord et le centre du Burkina Faso, les ménages pauvres du sud de Mopti et Gao au Mali et de la région de Diffa au Niger grâce à l’assistance alimentaire car l’insécurité continue de perturber les marchés et les activités de moyens d’existence. Cependant, bon nombre de déplacés internes restent confrontés à l’inaccessibilité aux terres de cultures et à l’aide humanitaire au Niger, au Burkina Faso, au Mali, au Tchad et au Nigeria.

  • Le niveau d’insécurité alimentaire Crise (Phase 3 de l’IPC) qui affecte la région de Tibesti pourrait évoluer vers le Stress (Phase 2 de l’IPC) en août avec la reprise des flux commerciaux avec la Libye. Cependant, elle demeurera jusqu’en Septembre dans les régions autour du Lac au Tchad, la région de Tillabéry au Niger, la RCA et au Cameroun du fait des conflits armés et /ou insécurité civile qui perturbent significativement les moyens d’existence des ménages. Les ménages du nord-est du Nigeria touchés par le conflit de Boko Haram continuent de dépendre de l'aide humanitaire pour accéder à la nourriture et restent confrontés à l’insécurité alimentaire Crise (Phase 3 de l'IPC), et celle d’Urgence (Phase 4 de l’IPC) particulièrement dans l’Etat de Borno et accessoirement celui de Yobé. Dans les zones adjacentes qui restent inaccessibles aux acteurs humanitaires, la situation alimentaire pourrait être similaire ou pire.