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Un regain de violence entraîne des déplacements massifs dans le nord-est de la RDC

Countries
DR Congo
Sources
UNHCR
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Ceci est un résumé des déclarations du porte-parole du HCR Babar Baloch – à qui toute citation peut être attribuée – lors de la conférence de presse du 18 juin 2019 au Palais des Nations à Genève.

Des violences dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC) auraient déplacé plus de 300 000 personnes depuis début juin. La situation dans la province de l’Ituri s’est dégradée depuis le milieu de la semaine dernière, avec de nombreuses attaques entre les groupes ethniques Hema et Lendu.

Les attaques interethniques entre les deux communautés avaient déjà entraîné des déplacements massifs à la fin 2017 et au début 2018, mais la situation s’était calmée.

Des déplacements massifs ont été signalés dans trois des cinq territoires administratifs de l’Ituri : Djugu, Mahagi et Irumu. Les habitants fuient les attaques et les contre-attaques dans le territoire de Djugu. Selon certaines informations, les deux communautés ont formé des groupes d’autodéfense et sont impliquées dans des meurtres au motif de revanche.

Les estimations sur les statistiques de nouveaux déplacés ont été reçues de source locale dans 125 différentes localités. Le HCR et d’autres acteurs humanitaires n’ont à présent pas accès à la plupart des zones affectées par le déplacement.

Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, craint que cette escalade n’entraîne de vastes régions de la province dans un cycle de violence. Nous demeurons vivement préoccupés pour la sécurité des civils après avoir reçu des informations faisant état de meurtres, d’enlèvements, de mutilations et de violences sexuelles perpétrés contre des personnes.

La majorité des personnes déplacées ont cherché refuge auprès des communautés d’accueil. Quelque 30 000 d’entre elles sont arrivées dans les sites de déplacement existants où les conditions étaient déjà catastrophiques avant ce tout dernier afflux, avec des pénuries en matière d’abris et de soins de santé.

Des opérations militaires seraient actuellement en cours dans le territoire de Djugu pour tenter de maitriser la situation.

Le HCR et ses partenaires travaillent avec les autorités pour obtenir une image claire de la situation car les personnes déplacées ont d’urgence besoin d’abris, d’articles ménagers de première nécessité et de nourriture. Elles dorment désormais en plein air ou dans des bâtiments publics. La plus grande concentration de personnes déplacées est de 10 000 personnes dormant dans ou près de l’enceinte de l’église de Drodro, dans le territoire de Djugu, sans aucune assistance vitale.

Près de 20 000 personnes ont rejoint Bunia, la capitale provinciale de l’Ituri. Des efforts sont en cours pour identifier des sites appropriés à la périphérie de la ville. Beaucoup d’autres tentent de rejoindre des sites relativement sûrs près de Bunia mais ils seraient bloqués par des jeunes armés appartenant à chacun des deux groupes ethniques. D’autres essaient de traverser le lac Albert pour rejoindre l’Ouganda.

La réponse humanitaire est déjà mise à rude épreuve dans cette partie de la RDC avec d’autres situations d’urgence au nord-est et une situation sécuritaire instable avec peu de fonds disponibles. Au sud de l’Ituri, dans la province du Nord-Kivu, le HCR a récemment débuté une réponse d’urgence pour venir en aide à près de 100 000 personnes déplacées à Nobili, près de la frontière avec l’Ouganda.

La RDC compte environ 4,5 millions de déplacés internes. De nouveaux déplacements ont été récemment observés, principalement dans les provinces de l’est de la RDC, y compris les provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.

Pour de plus amples informations à ce sujet, veuillez svp contacter :

En RDC, Andreas Kirchhof, kirchhof@unhcr.org, +243 81 700 9484
A Genève, Babar Baloch, baloch@unhcr.org, +41 79 513 95 49
A Genève, Charlie Yaxley, yaxley@unhcr.org, +41 79 580 87 02