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La situation en Afrique centrale et les activités du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale - Rapport du Secrétaire général (S/2019/430)

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I. Introduction

1. Le présent rapport fait suite à la déclaration de la Présidente du Conseil de sécurité en date du 10 août 2018 (S/PRST/2018/17), dans laquelle le Conseil a prié le Secrétaire général de le tenir informé des activités du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (BRENUAC). Il renferme un compte rendu des principaux faits survenus et les grandes tendances observées en Afrique centrale sur les plans de la politique et de la sécurité depuis le dernier rapport du Secrétaire général, daté du 29 novembre 2018 (S/2018/1065) et couvre la période allant du 30 novembre 2018 au 15 mai 2019. Y figure également une évaluation actualisée de la situation dans le bassin du lac Tchad, comme le Conseil l’a demandé dans sa résolution 2349 (2017).

II. Principaux faits nouveaux survenus dans la sous-région de l’Afrique centrale

A. Tendances et faits nouveaux sur les plans de la politique, de la paix et de la sécurité

2. La situation politique en Afrique centrale est restée instable et très tendue du fait des récentes élections, des problèmes liés à la sécurité et des difficultés rencontrées dans le domaine des droits de l’homme.

3. Le 24 mars, s’est tenue à N’Djamena la quatorzième session ordinaire de la Conférence des chefs d’État de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), au cours de laquelle ceux-ci ont adopté une politique commune d’émigration, d’immigration et de protection des frontières en vue d’accélérer la création d’une zone de circulation sans visa. Les dirigeants de la CEMAC ont en outre exprimé leur solidarité avec le Président de la République gabonaise, Ali Bongo Ondimba, à sa sortie de convalescence, et félicité le Président de la République centrafricaine, Faustin-Archange Touadéra, pour la signature de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine. Le Président de la République du Cameroun, Paul Biya, a été désigné pour assurer, pendant deux années, la présidence de la CEMAC.

4. Le 13 avril, la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté des États sahélo-sahariens a décidé de transférer temporairement le siège de l’organisation de Tripoli à N’Djamena.

Tendances et faits nouveaux sur le plan politique

5. En Angola, le Président de la République, João Lourenço, a intensifié la lutte contre la corruption au titre de l’engagement qu’a pris son gouvernement de procéder à des réformes politiques et macroéconomiques. Le Gouvernement a organisé des campagnes de lutte contre l’immigration clandestine et l’exploitation minière illégale, qui se sont traduites par des expulsions massives de ressortissants étrangers. Les préparatifs des élections locales de 2020, dont dépend une entreprise plus vaste de décentralisation, étant en bonne voie, l’Angola a pris des mesures pour élargir l’espace démocratique et renforcer le dialogue avec la société civile.

6. Au Burundi où les partis d’opposition feraient constamment l’objet de harcèlement, la situation est restée tendue sur les plans politique et civique. En janvier, le Gouvernement a suspendu les activités de 30 organisations non gouvernementales internationales qui n’avaient pas respecté les dispositions d’une loi récemment promulguée, qui renforce les contrôles financiers et impose l’application de quotas ethniques. En décembre 2018, le Procureur général a émis un mandat d’arrêt contre l’ancien Président, Pierre Buyoya, et 16 autres responsables au motif qu’ils auraient pris part à un complot lié à l’assassinat de l’ancien Président, Melchior Ndadaye, en 1993. Le 17 avril, l’Assemblée nationale a adopté le nouveau Code électoral qui régira les élections générales de 2020, conformément à la Constitution de mai 2018.

7. Le 1er février, alors qu’il facilitait le dialogue interburundais mené par la Communauté de l’Afrique de l’Est, l’ancien Président de la République-Unie de Tanzanie, Benjamin Mkapa, a soumis un rapport aux chefs d’État de la Communauté à l’occasion de leur vingtième sommet ordinaire et également proposé un plan de campagne politique pour les élections de 2020. Le Président de la République du Burundi, Pierre Nkurunziza, a rejeté le rapport ainsi que les préoccupations relatives à la situation politique. La Communauté n’a pas encore décidé de la suite à donner au dialogue interburundais.

8. Au Cameroun, le Président Biya a nommé, le 4 janvier, un nouveau gouvernement comprenant 11 femmes. Plus de la moitié des 60 ministres ont été remplacés. Les élections législatives et municipales étant toujours reportées par décret présidentiel, les partisans des principaux partis d’opposition ont réclamé une révision de la loi électorale. Le 5 avril, le Parlement a promulgué une loi sur la décentralisation, fixant le nombre des conseillers régionaux. Le 26 janvier, des manifestations ont éclaté dans les grandes villes du pays, provoquant une réaction violente des Forces de sécurité intérieure et entraînant de nombreuses arrestations. Parmi les personnes arrêtées figuraient plusieurs parlementaires du Front social démocrate et le dirigeant du Mouvement pour la renaissance du Cameroun, Maurice Kamto, ainsi que 200 de ses partisans, qui sont actuellement jugés par un tribunal militaire notamment aux motifs de rébellion, d’insurrection et de troubles à l’ordre public. Certains de ces chefs d’accusation étaient passibles de la peine de mort. Dans une interview diffusée le 19 mars, le Président Biya a fait savoir par son porte-parole qu’il ne dialoguerait pas avec M. Kamto, qui avait demandé à s’entretenir en tête-à-tête avec lui.

9. La situation en matière de sécurité est demeurée très préoccupante dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, qui ont été le théâtre d’une nouvelle vague d’enlèvements et d’assassinats au début de 2019. Le 24 janvier, le chef du groupe séparatiste des « Southern Cameroun Defence Forces » aurait été tué par les forces armées nationales. En février, près de 70 personnes ont perdu la vie lors d’une opération « Villes mortes » menée pendant 10 jours par les séparatistes en vue de perturber les activités de la Journée nationale de la jeunesse dans les deux régions. Un incendie d’origine criminelle survenu le 11 février à l’hôpital du district de Kumba, dans la région du Sud-Ouest, a fait au moins quatre morts et plusieurs blessés parmi les patients. Le 19 mars, l’ancien Secrétaire d’État chargé de l’enseignement secondaire a été enlevé chez lui à Bamenda par des combattants sécessionnistes présumés. Le 20 mars, 16 étudiants ont été enlevés à l’Université de Buea par des hommes armés non identifiés. Les autorités ont accusé les sécessionnistes d’être les auteurs de ces enlèvements. Elles ont annoncé leur intention de mener des enquêtes sur les allégations de violations des droits de l’homme commises par les Forces de sécurité dans les régions touchées, mais aucun résultat n’a été rendu public.