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Rapport d’évaluation rapide des VBG et appui psychosocial aux survivantes du massacre d’Ogossagou (mars - avril 2019)

Countries
Mali
Sources
Protection Cluster
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Publication date

I. Contexte

La situation sécuritaire dans la région de Mopti est restée longtemps marquée par des affrontements armés généralisés sur presque toute l’étendue de la Région. Cette situation a atteint son pic le 23 Mars 2019 quand des individus armés ont attaquées le village Peulh de Ogossagou. Cette attaque d’une rare violence a occasionné la mort de plus 160 personnes ensevelis dans trois tombes communes ; composés de 44 Enfants, près de 50 Femmes, 65 Blessés dont 28 hommes, 37 femmes, 22 enfants ; parmi les 42 blessés graves 20 Femmes ont été évacués à l’Hôpital Sominé Dolo de Mopti. Au total près de 410 maisons brûlées, 80 greniers brûlés et le cheptel décimé. Source : gendarmerie.

En plus d’Ogossagou, le village voisin Welingara a été également attaqué avec moins de dégâts, car la population a pris le devant pour se réfugier dans le village de Guiwagou avant l’arrivée des assaillants. Cette attaque a également causé des morts d’hommes dont une femme âgée. Cette situation a produit un grand mouvement de la population vers les villages de Guiwagou et Diamnaty comme transit avant de regagner la ville de Sevaré,
Mopti et les environnants.

La situation de protection des rescapés reste préoccupante et se caractérise par une vulnérabilité extrême (insécurité permanente, insuffisance d’eau potable, faible accès aux services de base, insécurité alimentaire chronique, manque d’habits et d’abris) pour toute la population ayant survécu aux massacres notamment les femmes et les enfants. Cette situation d’atrocité a engendré en plus des violations des droits humains (atteintes à l’intégrité physique…..), des violences psychologiques à travers un choc émotionnel tant chez les survivantes blessées hospitalisées que celles qui se sont déplacées dans le Village de Guiwagou.

Le Groupe de travail s’est rendu sur le terrain afin d’évaluer la situation des VBG vis-àvis des femmes et filles affectées et apporter un soutien psychosocial aux survivantes. En effet, les personnes arrivées à l’hôpital étaient traumatisées, il était urgent de se rendre sur place et de comprendre la situation des femmes et des filles face à cette tragédie. Le choc traumatique de ce massacre est perceptible, et nécessite une réponse psychosociale immédiate pour réduire le niveau de stress des survivants, les accompagner dans leur récupération, et dans le processus de réinsertion sociale.

L’évaluation rapide conduite par les acteurs humanitaires sous le lead de OCHA, deux jours après le massacre, avait noté que l’état psychologique de la population, certaines questions de protections n’ont pas été abordées, la population était encore sous le choc.
Ainsi, il a été recommandé :

 Entreprendre rapidement des activités d’appui psychosocial à l’endroit survivants particulièrement les femmes, les enfants et les personnes âgés ;

 Identifier les cas éventuels de VBG et assurer la prise en charge holistique et adéquate ;

 Planifier une évaluation plus approfondie sur les questions de protection des femmes et filles.

En vue d’avoir un aperçu bien clair sur les violences basées sur le genre suite au massacre d’Ogossagou le Fonds de Nations Unies pour la Population (UNFPA), agence lead des questions de VBG en urgence a dépêché une équipe pluridisciplinaire sur le terrain pour conduire cette activité. L’équipe était composée d’une (1) Psychologue, d’une (1)
Sociologue, deux (2) Assistantes Sociales, le Médecin Chef de Bankass, les Services Locaux du Développement Social et de l’Economie Solidaire, la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille de Bankass. Cette équipe a travaillé en étroite collaboration avec l’équipe Genre et Humanitaire de UNFPA sous la supervision de la cheffe de l’Unité.
Le rapport donne le détail des résultats de cette évaluation.