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Burundi : 2019 Plan de réponse humanitaire (janvier - décembre 2019)

Pays
Burundi
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Sources
OCHA
Date de publication

PREFACE PAR LE COORDONNATEUR RESIDENT

Le Plan d’intervention humanitaire 2019 pour le Burundi est une stratégie multisectorielle visant à répondre aux besoins vitaux des Burundais les plus vulnérables. Ce document est le fruit des efforts conjoints des membres de la communauté humanitaire et des partenaires techniques du Gouvernement burundais. Le plan de réponse humanitaire (HRP) est basé sur l’aperçu des besoins humanitaires (HNO), selon lequel 1,77 million de personnes auront besoin d’une aide humanitaire en 2019. Le HRP ciblera 710 000 femmes, hommes et enfants parmi les plus vulnérables. Au total, 106 millions de dollars seront nécessaires pour répondre aux besoins des personnes ciblées.

Au cours de l’année 2018, une amélioration du contexte humanitaire global a été observée au Burundi. Une production agricole relativement satisfaisante, l’absence d’épidémie sur une grande partie de l’année et de meilleures conditions sécuritaires y ont entre autres largement contribué.
Cela s’est concrétisé par une diminution de 50% de personnes dans le besoin par rapport à l’année dernière. Quant au HRP 2019, il ciblera 70% de personnes en moins par rapport au Plan de 2018. Cette réduction rend non seulement compte d’une amélioration de la situation mais aussi des efforts concertés des partenaires humanitaires et du Gouvernement du Burundi pour répondre aux besoins les plus urgents des Burundais les plus vulnérables.

Une analyse rigoureuse des vulnérabilités a été effectuée par les partenaires. Celle-ci a été enrichie par des données provenant de nouveaux outils, tels que la matrice de suivi des déplacements d’urgence (« DTM urgence ») de l’OIM à la suite de catastrophes naturelles et le suivi des besoins des populations rapatriées du HCR et de CARITAS. Cette analyse permettra aux partenaires humanitaires de concentrer leurs efforts auprès des plus vulnérables, tandis que des approches complémentaires seront utilisées pour répondre aux besoins chroniques et à plus long terme.

Si nous nous réjouissons de l’amélioration de la situation humanitaire, nous ne pouvons occulter les milliers de personnes vulnérables qui restent dans le besoin. Les acquis de 2018 restent fragiles, dans un contexte de grande vulnérabilité chronique et de chocs récurrents, déstabilisateurs, susceptibles de compromettre les avancées réalisées en l’absence d’une assistance soutenue. La probabilité élevée de l’apparition du phénomène El Niño, impliquant un risque accru de catastrophes naturelles, de possibles épidémies ainsi que la fragilité du secteur agricole sont au cœur des préoccupations. Les partenaires humanitaires continueront de suivre la situation de près et utiliseront des outils tels que le Rapport de suivi périodique, introduit pour la première fois au Burundi en 2018, pour analyser l’évolution des besoins et ajuster la réponse si nécessaire.

Etant donné que le HRP 2019 se concentrera sur les besoins les plus aigus, le renforcement de la coopération entre les partenaires humanitaires et de développement apparaît d’autant plus crucial. Le HRP est en effet un prélude au plan national de développement 2018-2027 (PND) du Burundi et au plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement (PNUAD). Alors que les acteurs humanitaires se concentrent sur les besoins aigus et immédiats, les partenaires de développement ont en charge la réponse aux besoins structurels et chroniques. Le concept de renforcement de la résilience, en cours d’élaboration, constituera la clé de voûte entre les efforts humanitaires et de développement.

Les partenaires travaillent actuellement sur l’élaboration d’une cartographie des vulnérabilités et des investissements. Celle-ci nous permettra, au-delà du cadre humanitaire, d’avoir une vue d’ensemble des vulnérabilités et des ressources allouées en réponse aux besoins.

Conformément aux engagements pris lors du Sommet humanitaire mondial de 2016, les partenaires humanitaires continueront à renforcer l’aspect multisectoriel de leurs interventions ainsi que leur redevabilité à l’égard des populations affectées. La communication avec les personnes affectées est au cœur de l’efficacité de l’intervention humanitaire et il est impératif que la réponse soit guidée par la population dans le besoin. Cette année, la centralité de la protection sera également renforcée, conformément à la nouvelle stratégie de protection de l’Equipe Humanitaire Pays (EHP), adoptée en novembre 2018. Par ailleurs, les principes humanitaires immuables de neutralité, d’humanité, d’impartialité et d’indépendance seront au cœur de toutes les opérations.

Si en 2018 les partenaires humanitaires ont dû faire face à des défis tels que la réduction de la capacité opérationnelle à la suite de la suspension des organisations nongouvernementales internationales (ONGI) au dernier trimestre de l’année et au manque de financement en temps opportun, d’importantes réalisations ont été accomplies. A titre d’exemple, près de 500 000 personnes ont bénéficié d’une assistance alimentaire d’urgence et 45 000 autres de transferts monétaires inconditionnels. Plus de 1,1 million d’enfants ont reçu du matériel scolaire et environ 300 salles de classe ont été réhabilitées. Enfin, plus de 60 000 enfants malnutris aigus sévères ont été admis et traités dans les centres thérapeutiques et environ 200 000 enfants modérément malnutris ont bénéficié d’apports supplémentaires en micronutriments.

Je saisis cette occasion pour remercier la communauté des bailleurs de fonds pour leur soutien indéfectible au Burundi qui nous a permis de mobiliser 32 millions de dollars de plus qu’en 2017. Cependant, du fait de l’accroissement des besoins, l’écart de financement s’est creusé par rapport aux années précédentes, entraînant des difficultés pour répondre, en temps opportun, aux besoins des personnes les plus vulnérables.

Je souhaiterais également exprimer ma gratitude aux partenaires humanitaires - organisations des Nations Unies, ONG internationales et nationales, organisations membres du Mouvement international de la Croix-Rouge et du CroissantRouge, membres de la société civile et au Gouvernement du Burundi - qui sont en première ligne sur le terrain auprès des populations affectées. Je tiens à saluer le dévouement et l’expertise de tous nos partenaires qui ont, sans aucun doute, contribué à l’amélioration de la situation humanitaire en 2018.

Enfin, je souhaite que la trajectoire positive de 2018 soit maintenue en 2019. Pour ce faire, nous devons continuer à collaborer dans le cadre de nos différents mandats, afin de s’assurer que les besoins des plus vulnérables soient satisfaits et de favoriser ainsi le développement durable pour tous les Burundais.

Garry Conille
Coordonnateur Résident

UN Office for the Coordination of Humanitarian Affairs: To learn more about OCHA's activities, please visit https://www.unocha.org/.