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Liban : en proie aux intempéries, les réfugiés syriens vivent dans des conditions misérables (ONU)

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Lebanon
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Sources
UN News
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Les réfugiés syriens au Liban vivent dans une « situation précaire » et sont plus vulnérables que jamais, a alerté jeudi un haut-responsable des Nations Unies.

« Le Liban a le pourcentage le plus élevé de réfugiés dans le monde. Dans ce pays, une personne sur quatre qui y vit est déplacée. Plus de la moitié vivent dans l’extrême pauvreté », a déclaré Philippe Lazzarini, le Coordonnateur spécial adjoint de l’ONU pour le Liban lors d’une conférence de presse à Genève.

M. Lazzarini, qui est egalement Coordonnateur humanitaire, a souligné que huit ans après le début de la crise, les réfugiés syriens vivant au Liban ont de plus en plus de difficultés à joindre les deux bouts. Le tiers des réfugiés est en insécurité alimentaire. « Ce sont des populations qui vivent dans des conditions misérables surtout après les récentes inondations », a-t-il dit.

Depuis mardi, plusieurs dizaines de camps de réfugiés syriens au Liban sont touchés par de fortes chutes de neige et des pluies torrentielles. Sur place, les organismes humanitaires s’inquiètent du sort de milliers de personnes à risque. Selon le dernier rapport de situation inter-agences de l’ONU en date du 9 janvier, la tempête « Norma » aurait fortement affecté environ 361 camps et plus de 11.000 réfugiés. Le rapport ajoute que 850 camps informels accueillant 70.000 réfugiés dont 39.900 enfants sont menacés par les inondations, la neige abondante et le froid extrême.

Officiellement, le Liban accueille sur son sol près 950.000 réfugiés qui ont fui le conflit en Syrie voisine. Ces réfugiés vivent en grande majorité dans des camps informels repartis à travers le pays, notamment dans la vallée de la Bekaa frontalière de la Syrie (plus de 340.000 réfugiés). « Mais certains chiffres tablent sur 1,2 million à 1,3 million de réfugiés syriens au Liban », a précisé M. Lazzarini.

Près de 17.000 réfugiés syriens seraient rentrés volontairement en 2018

Pour le moment, les conditions précaires dans lesquelles vivent les réfugiés syriens, ne les ont pas tous poussé à vouloir rentrer dans leur pays.

« Ces conditions misérables n’ont pas encore conduit à des départs massifs de réfugiés syriens au Liban », a ajouté le Coordonateur spécial adjoint. « Il n’y a pas encore une augmentation des retours. Je ne parlerai pas d’augmentation significative », a-t-il fait remarquer.

Les Nations Unies estiment qu’en 2018, entre 16.000 et 17.000 réfugiés syriens du Liban seraient rentrés volontairement dans leur pays. « Il y avait 12.000 à 13.000 retours en 2017 et moins que cela en 2016 », a fait valoir M. Lazzarini.

Si les retours de réfugiés syriens ne sont pas encadrés par les responsables onusiens à Beyrouth, le Coordonnateur humanitaire a détaillé les contours de ces retours. « Quand un réfugié veut rentrer, il en fait la demande et son nom est inscrit sur un registre qui est ensuite soumis à la Sûreté générale libanaise, avant d’être envoyé à Damas pour vérification et approbation », a indiqué M. Lazzarini.

Une fois que ces noms sont validés, des cars sont affrétés pour organiser ces retours aux divers points de rendez-vous. « Mais ce sont des retours individuels et non des retours collectifs », a précisé le responsable onusien.

Le Coordonnateur humanitaire insiste sur le respect du principe du non-refoulement des réfugiés et que tous les retours de réfugiés syriens se fassent « dans un environnement plaidant pour ces retours ». « Mais c’est aux Syriens de décider si l’environnement est propice à un retour dans leur pays », a conclu M. Lazzarini.

Le 11 décembre dernier, le Directeur régional du HCR pour le Moyen Orient, Amin Awad, avait estimé qu’environ 27.000 réfugiés étaient officiellement retournés du Liban, de la Jordanie et, dans une certaine mesure, de la Turquie, dans le cadre de retours organisés. M. Awad avait également signalé que 250.000 réfugiés syriens pourraient rentrer dans leur pays en 2019.