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RDC : Les affrontements forcent 150 000 enfants à ne plus fréquenter l'école à Rutshuru

Countries
DR Congo
Sources
Le Potentiel
Publication date
Origin
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Les affrontements qui font rage dans l'Est de la République démocratique du Congo ont forcé la plupart des écoles du territoire de Rutshuru à fermer leurs portes. Et quelque 150.000 enfants ne vont plus à l'école, selon le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (Unicef), renseigne l'agence de presse Irin.

Depuis que les affrontements ont pris de l'ampleur, il y a deux semaines, entre les forces du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) du général Laurent Nkunda et l'armée régulière congolaise, alliée aux milices, 85 % des 310 établissements scolaires du territoire de Rutshuru ont suspendu la classe. Leurs locaux étant occupés par des civils déplacés et par l'armée congolaise. «La plupart des enfants ont été déplacés », a expliqué à l'agenceIrin Jaya Murthy, spécialiste de la communication à l'Unicef. Les autres sont [toujours] dans la région, mais ils ne peuvent pas aller à l'école».

Selon l'Unicef, les groupes armés qui opèrent dans la région continuent également à enrôler des enfants dans leurs rangs, dont certains sont à peine âgés de 14 ans, à Kitchanga, Rugare et Rutshuru. «D'après les informations à notre disposition, nous savons que tous les groupes armés, sauf l'armée congolaise, continuent à recruter dans la région», a ajouté Mme Murthy. Avant de poursuivre : «Par exemple, pas moins de 400 personnes, âgées de 14 à 40 ans, ont été enrôlées dans la région de Kitchanga». Quelque 3.000 enfants étaient retenus par les groupes armés avant les dernières violences, mais ce nombre devrait monter en flèche. Les hostilités ont également contraint les civils à fuir. Toujours, selon l'Unicef, des dizaines de milliers de personnes se déplacent vers le Nord en raison de pillages dont sont continuellement victimes les habitants de Kanyabayonga. Parmi eux, 15.000 habitants se sont installés à Kisharo, 15.000 à Vitchumbi, 5.000 à Butembo et plusieurs milliers entre Kiwanja et Rutshuru.

Les déplacés sont particulièrement exposés au risque de contracter le choléra et la rougeole, et les enfants sont menacés par une recrudescence de la malnutrition et risquent également d'être séparés de leur famille. «La situation est encore très tendue, instable, précaire», a aussi indiqué Mme Murthy. Faisant remarquer que «des affrontements éclatent dans différentes régions presque chaque jour».

Le 13 novembre, deux échauffourées ont été annoncées à la radio des Nations Unies, qui opposaient les soldats du gouvernement aux Patriotes résistants du Congo (PARECO), un mouvement armé. Toujours selon la radio, 3 000 civils déplacés sont arrivés récemment à Goma, capitale de la province. Au moins 250.000 civils ont été déplacés par les affrontements, selon les agents humanitaires, dont plus de 65.000 sont installés dans des camps à Kibati, à quelques kilomètres de la ligne de front.