Skip to main content

Deuxième Commission: les réponses aux crises actuelles doivent respecter les besoins des pays les plus vulnérables, préconisent des délégations

Countries
Niger
+ 9 more
Sources
UN GA
Publication date
Origin
View original

AG/EF/3227

Deuxième Commission
24e séance - matin

Toutes les mesures qui seront prises pour pallier les effets des crises actuelles doivent prendre en considération les besoins spécifiques des pays les moins avancés (PMA) et des pays en développement sans littoral, ont souligné, ce matin, les délégations de la Deuxième Commission qui s'exprimaient au deuxième jour du débat général consacré aux groupes de pays en situation particulière. Des mesures urgentes d'allégement de la dette, d'augmentation de l'aide publique au développement (APD), de renforcement des capacités, et de transferts des technologies sont plus que jamais nécessaires pour aider ces pays à affronter les défis qui les attendent, ont estimé la plupart des intervenants.

Alors que les crises financière, alimentaire et énergétique touchent de plein fouet les PMA et les pays en développement sans littoral, menaçant les progrès durement accomplis par ces pays au cours des dernières années, les délégations ont estimé essentiel de reconnaître les besoins particuliers qu'ont ces pays et les préoccupations spécifiques qui sont les leurs. Les mesures prises pour traiter de la crise actuelle doivent donc tenir compte des besoins très spécifiques de ces groupes de pays, a insisté le représentant du Soudan. Faisant écho de cet appel, son homologue du Pakistan a souhaité que le système des Nations Unies, travaillant en étroite collaboration avec les institutions de Bretton Woods, procède à une évaluation de l'impact des crises actuelles sur les PMA et les pays en développement sans littoral.

Jugeant qu'il est absolument nécessaire que la communauté internationale se montre solidaire de ces pays et se rassemble autour d'eux, les intervenants ont souhaité que la priorité soit donnée à un accroissement substantiel de l'APD. Seul huit pays ont effectivement accru leur aide publique au développement (APD) jusqu'à atteindre le niveau de 0,2% de leur PIB, auquel ils s'étaient engagés en faveur des PMA. En moyenne, l'APD versée par les pays industrialisés aux pays défavorisés se monte à seulement 0,09% du PIB combiné du monde développé, a déploré le représentant népalais. L'appel à honorer les engagements souscrits a été maintes fois lancé ce matin, les pays riches ayant promis de consacrer 0,7% de leur PIB à l'APD.

Les délégations ont d'autre part plaidé pour une meilleure mobilisation de flux d'investissements étrangers directs du Nord vers le Sud, ainsi que pour le renforcement des capacités des pays en situation particulière et le transfert, vers ces États, des technologies dont leurs économies ont un besoin désespéré, notamment sur le plan agricole. Des allégements de la dette devraient en outre être consentis aux pays les plus pauvres, a ajouté le représentant du Yémen. Plusieurs délégations se sont spécifiquement inquiétées des effets de la flambée des prix des denrées alimentaires, qui fait planer une grave menace sur la sécurité alimentaire des populations des PMA. Plusieurs d'entre elles ont insisté sur l'importance de revitaliser le secteur agricole, alors que, comme l'a précisé le représentant de Maurice, qui prenait la parole au nom du Groupe des États d'Afrique, 75% de la population des PMA résident en zone rurale et dépendent de l'agriculture pour leur survie. L'éradication de la pauvreté, de la faim, de la malnutrition et du chômage ne sera pas possible sans investissements dans le secteur agricole, a averti le représentant du Népal. Son homologue de l'Afghanistan a, dans cette perspective, préconisé d'augmenter le niveau des investissements et de fournir des technologies modernes à ce secteur pour en améliorer la productivité.

Fortes de cet appel, les délégations ont été unanimes à se féliciter des résultats obtenus en octobre dernier lors de l'examen à mi-parcours de la réalisation du Programme d'action d'Almaty, qui a permis de réaffirmer l'engagement de la communauté internationale à l'égard de la satisfaction des besoins spécifiques des pays en développement sans littoral. Pour ce qui est des PMA, les intervenants se sont réjouis de la tenue, en 2011, de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les PMA (PMA IV). Pour le représentant de l'Inde, cette réunion devrait permettre de franchir une étape importante en vue de l'adoption d'une approche intégrée permettant de faire face aux obstacles structurels rencontrés par ces pays. Comme lui, la représentante du Mozambique a souhaité que PMA IV soit l'occasion d'adopter une nouvelle stratégie et un plan d'action axés sur la recherche et l'obtention de résultats au cours de la décennie à venir.

Outre celles déjà citées, les délégations suivantes ont pris part au débat: Antigua-et-Barbuda, Kazakhstan, Paraguay, Niger, Éthiopie, Maldives et Nigéria. Le représentant de l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel est également intervenu.

En début de séance, la Deuxième Commission a entendu la présentation de 10 projets de résolution* portant sur les questions suivantes: les technologies de l'information et des communications au service du développement; le suivi et l'application de la Stratégie de Maurice pour la poursuite de la mise en œuvre du Programme d'action pour le développement durable des petits États insulaires en développement; vers le développement durable de la mer des Caraïbes pour les générations présentes et à venir; coopération internationale pour l'atténuation des effets du phénomène El Niño; sauvegarde du climat mondial pour les générations présentes et futures; application de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique; Convention sur la diversité biologique; rapport du Conseil d'administration du Programme des Nations Unies pour l'environnement sur les travaux de sa dixième session extraordinaire; rôle du microcrédit et de la microfinance dans l'élimination de la pauvreté; et deuxième Décennie des Nations Unies pour l'élimination de la pauvreté (2008-2017).

Demain, mercredi, le 5 novembre, à 10 heures, la Deuxième Commission entamera l'examen de son point de l'ordre du jour relatif au commerce international et au développement.

* Documents publiés, respectivement, sous les cotes : A/C.2/63/L.10 ; A/C.2/63/L.12 ; A/C.2/63/L.13 ; A/C.2/63/L.14 ; A/C.2/63/L.15 ; A/C.2/63/L.16 ; A/C.2/63/L.17 ; A/C.2/63/L.18 ; A/C.2/63/L.11 ; et A/C.2/63/L.25.

GROUPE DE PAYS EN SITUATION PARTICULIÈRE

a) Troisième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés

b) Mesures spécifiques répondant aux besoins et problèmes particuliers des pays en développement sans littoral : résultats de al Conférence ministérielle internationale des pays en développement sans littoral et de transit, des pays donateurs et des organismes internationaux de financement et de développement sur la coopération en matière de transport en transit

Débat général

Mme BYRGANYM AITIMOVA (Kazakhstan) a rappelé que les crises mondiales actuelles affectaient particulièrement les pays les moins avancés (PMA), les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement. Elle a plaidé pour que soient prises des mesures stratégiques urgentes visant à raviver le système financier international. Dans cette perspective, elle a indiqué que la prochaine Conférence de Doha sur le financement du développement permettrait de discuter de la réforme des institutions financières et des solutions pour traiter des crises actuelles au plus haut niveau possible. Elle s'est félicitée des résultats obtenus à l'issue de la Réunion de haut niveau consacrée à l'Examen à mi-parcours du Programme d'action d'Almaty, qui s'est tenu en octobre dernier au Siège de l'ONU, et de la reconnaissance des besoins spécifiques des pays enclavés. La représentante a salué le fait que, lors de cet Examen, les États aient adopté de nouvelles modalités de coopération internationale pour assurer une croissance économique stable et redresser les inégalités commerciales auxquelles font face les pays en développement sans littoral. Elle s'est aussi réjouie du projet de Document final de la Conférence de Doha, affirmant que celui-ci incluait des « approches novatrices » de mobilisation de ressources de financement additionnelles pour le développement, en impliquant notamment les nouveaux donateurs du secteur privé et des milieux philanthropiques. Soulignant l'importance de renforcer la coopération entre le secteur public et un secteur privé socialement responsable, elle a suggéré que le ton déclaratif du Document final soit réorienté et qu'il énonce une série de mesures pratiques. S'agissant de son propre pays, Mme Aitimova a noté qu'il s'employait à atténuer les conséquences du ralentissement économique mondial par des mesures d'une ampleur sans précédent, par l'adoption d'un plan de stabilisation de son système financier et de son économie. Elle a précisé que 15 milliards de dollars des États-Unis avaient été alloués à la stabilisation du marché immobilier kazakh, à l'assistance aux petites et moyennes entreprises et à l'amélioration des niveaux de revenu des groupes marginalisés, notamment.

M. MATHIAS JONGKOR (Soudan) a fait remarquer qu'à deux ans de la date butoir de la mise en œuvre des recommandations du Programme d'action de Bruxelles, la communauté internationale se retrouve aux prises avec les impacts négatifs des crises alimentaire, financière et énergétique. Citant des chiffres de la Banque mondiale, il a indiqué que la hausse des prix des denrées alimentaires pourrait jeter 100 millions de personnes supplémentaires dans la pauvreté, parmi lesquelles 10% sont des enfants. Il s'est également inquiété de certaines estimations qui prévoient que les prix des denrées alimentaires devraient rester en 2009 aussi élevés qu'ils le sont en ce moment et ce, jusqu'en 2015. M. Jongkor a souligné qu'il est, dans ce contexte, plus que jamais nécessaire d'accélérer et de renforcer les partenariats entre les pays les moins avancés (PMA) et les partenaires au développement. Il a déclaré que les préoccupations des PMA devraient être prises en compte dans toute recherche de solution aux crises actuelles. Se tournant vers la situation de son propre pays, le représentant a expliqué que le Soudan a réalisé des progrès relativement importants. Toutefois, les taux de mortalité infantile et maternelle demeurent élevés, a-t-il nuancé. Il s'est inquiété des défis que son pays doit actuellement relever, en soulignant que ces défis sont encore aggravés par l'énorme dette extérieure du Soudan, qui se monte aujourd'hui à plus de 31 milliards de dollars des États-Unis. Le représentant soudanais a assuré que son pays est pleinement engagé dans la réalisation des objectifs contenus dans le Programme d'action de Bruxelles. Il a précisé que pour le Soudan, la revitalisation du secteur agricole demeure une priorité et ce, afin d'assurer la sécurité alimentaire et éradiquer la pauvreté.

Rappelant que le groupe des PMA avait connu une croissance annuelle moyenne de 6% au cours de cette décennie, M. SUDARSANA NATCHIAPPAN (Inde) s'est toutefois inquiété que cette performance n'ait pas mené ces pays à une réduction de la pauvreté. La croissance économique soutenue ne se traduit pas automatiquement dans l'atteinte des objectifs de développement, a-t-il constaté. Il a affirmé qu'une assistance et un soutien accrus de la part de la communauté internationale étaient nécessaires pour que les PMA parviennent à ces objectifs. Il a précisé que ces efforts aboutissent à la fourniture d'une assistance financière et technique plus importante aux stratégies nationales de développement des PMA. Il a aussi appelé à l'adoption d'une approche intégrée pour faire face aux obstacles structurels rencontrés par les PMA, passant notamment par l'octroi d'un meilleur accès aux marchés aux produits en provenance de ces pays; par la garantie de la viabilité à long terme de la dette; par le transfert de technologies adaptées, et par le renforcement des capacités, notamment institutionnelles. Le représentant a, dans ce contexte, estimé que la quatrième Conférence des Nations Unies sur les PMA serait une étape importante dans ce processus.

Il a ajouté que l'Inde s'était engagée à appuyer les PMA et avait, cette année, annoncé qu'elle accordait un accès préférentiel à son marché aux produits en provenance de ces États. Il a de plus noté que l'Inde avait annulé la dette que lui devaient sept pays pauvres très endettés et que son programme de coopération Sud-Sud mettait l'accent sur les PMA. En ce qui concerne la graduation de la liste des PMA, il a exhorté la communauté internationale à assister les PMA qui traversent cette phase de transition, et a aussi appuyé la demande de nombreux PMA qui veulent que soient revus les critères de graduation. Par ailleurs, M. Natchiappan a rappelé que toute solution visant à traiter des besoins spécifiques des pays en développement sans littoral devait prendre en compte les défis qui se posent aux pays en développement de transit, qui sont les voisins des pays enclavés. Se félicitant du résultat de l'Examen à mi-parcours du Programme d'action d'Almaty, il a espéré que des mesures concrètes soient prises, notamment en matière d'assistance financière et technique. Enfin, il a fait part des efforts que déploie son pays pour faciliter le transport des biens en provenance de pays enclavés.

Mme MARIA GUSTAVA (Mozambique) a souligné les efforts déployés par les pays les moins avancés (PMA) pour mettre en œuvre les réformes prescrites dans le Programme d'action de Bruxelles. Mais elle a ensuite regretté que les gains économiques que les PMA ont pu recevoir au terme de ces efforts n'aient pas permis de changement en ce qui concerne la réduction de la pauvreté et des disparités sociales. Elle a indiqué que les défis mondiaux actuels exacerberaient l'insécurité alimentaire dans les PMA, où des millions de personnes luttent déjà pour leur survie. Mme Gustava a déclaré que les mesures prises pour traiter de la crise actuelle devaient tenir compte des besoins spécifiques des PMA. Tout en insistant sur l'importance de mettre en place des politiques en faveur des pauvres au niveau national, elle a mis en avant la nécessité, pour les pays donateurs, de respecter leur engagement de fournir 0,20% de leur produit intérieur brut (PIB) à l'aide publique au développement (APD) apportée aux PMA, et de conclure le Cycle de négociations commerciales de Doha de l'OMC.

S'agissant de son propre pays, la représentante a fait remarquer que le Mozambique avait pris des mesures importantes pour lutter contre la pauvreté et promouvoir le développement équitable, dans l'esprit du Programme d'action de Bruxelles. Elle a précisé que les politiques et stratégies nationales étaient axées sur l'amélioration du bien-être des personnes et ciblaient la satisfaction des besoins des pauvres. L'accent a été mis sur le développement humain, l'élargissement des infrastructures et la création d'un environnement d'affaires favorable, a-t-elle dit. Elle a constaté qu'entre 2001 et 2007, le pourcentage de pauvres était passé de 69% à 54% au Mozambique. Toutefois, elle a rappelé que la vulnérabilité du Mozambique face aux catastrophes naturelles, ainsi que son accès limité aux ressources financières, entravaient ses efforts de réduction de la pauvreté et de promotion du développement durable. S'agissant de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les PMA, prévue en 2011, elle a souhaité que celle-ci soit l'occasion d'adopter une nouvelle stratégie et un plan d'action axé sur l'obtention de résultats pour la décennie à venir.

M. TAHA AL-AWADHI (Yémen) a fait observer que la conjoncture économique a placé le Yémen devant des défis sans précédent, à l'instar de ce qui arrive à d'autres pays en développement. Il a souligné que la hausse des prix des denrées alimentaires a exacerbé la malnutrition, grossissant les rangs des personnes qui souffrent de la faim à travers le monde. Il a, à cet égard, expliqué que son pays souffre de la faim, la majorité de la population ne pouvant se procurer les denrées alimentaires dont elle a besoin. Cette crise menace de mettre fin aux acquis réalisés par le Yémen, a-t-il averti. Le représentant a indiqué que son Gouvernement a, en coopération avec l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), élaboré un plan à moyen terme pour la relance du secteur agricole et le renforcement de la sécurité alimentaire. Mais ces efforts requièrent l'appui de la communauté internationale, a-t-il poursuivi. Il a dès lors invité les pays développés à augmenter l'assistance au développement et le niveau des transferts de technologies, notamment dans le domaine agricole. Il a déploré la crise de la dette, le monopole sur les savoirs et les connaissances à travers les régimes de droits de propriété intellectuelle, et la distribution inégale et la baisse de l'aide publique au développement (APD) qui entravent les progrès des pays en développement. Ainsi, outre un accroissement de l'APD, le représentant yéménite a demandé aux pays développés de consentir à annuler la dette des pays les plus pauvres. Il a souligné la nécessité d'assurer la mise en œuvre de la Déclaration du Millénaire et du Consensus de Monterrey, se réjouissant, au passage, de la tenue de la Conférence de Doha sur le financement du développement à la fin de ce mois de novembre. Le représentant yéménite a conclu son intervention en faisant remarquer qu'à chaque fois que les pays en développement aperçoivent une lueur d'espoir, ils se retrouvent devant des difficultés qui menacent leur développement, mais également les accomplissements qu'ils ont pu réaliser jusqu'ici.

M. MADHUBAN PRASAD PAUDEL (Népal) a noté qu'en dépit des progrès réalisés en matière de gouvernance et des performances économiques encourageantes, la majorité des pays les moins avancés (PMA) n'ont pas encore réussi à atteindre une croissance économique qui réduise la pauvreté, à attirer les investissements et à améliorer les indicateurs sociaux. Il a précisé que le développement de ces pays est entravé par la faiblesse de leurs capacités de production, notamment dans le domaine agricole. Rappelant que plus de 72% de la population des PMA vivent dans des zones rurales et dépendent d'activités agricoles de subsistance, le représentant népalais a fait remarquer que sans investissement dans le secteur agricole, il sera difficile d'éradiquer la pauvreté, la faim, la malnutrition et le chômage dans ces pays. Il a précisé que le déclin de la productivité agricole est dû, entre autres, au manque d'infrastructures d'irrigation, à un accès limité aux semences et aux engrais et à la faiblesse des infrastructures. Il s'est inquiété que les PMA n'aient pas les capacités requises pour affronter les nouveaux défis d'aujourd'hui. Dans ce contexte, M. Paudel a rappelé l'importance de soutenir ces pays et notamment, pour les pays donateurs, d'honorer leurs engagements en matière d'aide publique au développement (APD). À cet égard, il a déploré que seuls huit pays aient effectivement accru leur APD jusqu'à verser 0,2% de leur PIB aux PMA, et qu'en moyenne l'APD se monte à seulement 0,09% des PIB combinés du monde développé. Avant de conclure, le représentant népalais s'est réjoui de la Réunion de haut niveau du mois de septembre dernier consacrée au suivi de la mise en œuvre du Programme d'action d'Almaty. Cette Réunion a permis de réaffirmer l'engagement de la communauté internationale à l'égard des pays en développement sans littoral, a-t-il souligné.

M. SOMDUTH SOBORUN (Maurice), qui prenait la parole au nom du Groupe des États d'Afrique, a constaté que l'Afrique comptait 68% des pays les moins avancés du monde et attachait donc une grande importance à la mise en œuvre du Programme d'action de Bruxelles. Il a rappelé que puisque ce Programme était basé sur le principe de la responsabilité commune mais différenciée, les PMA avaient adopté de nombreuses mesures pour intégrer sa mise en œuvre dans leurs stratégies nationales de développement. Il a noté que la croissance économique des PMA africains s'était améliorée grâce à leur participation à l'économie mondiale découlant du commerce sous-régional, régional et international, et dans le contexte de la coopération Sud-Sud. Toutefois, M. Soborun a estimé que les PMA faisaient encore face à des obstacles considérables et ne seraient pas en mesure de parvenir aux objectifs du Programme d'action de Bruxelles. Il a indiqué à cet égard que 75% de la population des PMA africains résidaient en zone rurale et dépendaient de l'agriculture, mais que les petits agriculteurs utilisaient des équipements rudimentaires et étaient affectés par des défis environnementaux graves. De plus, il a souligné que le manque d'infrastructures physiques et sociales avait limité la capacité de ces pays à mobiliser des ressources en attirant les investissements étrangers directs.

M. Soborun a par ailleurs insisté sur l'importance du Cycle de négociations commerciales de Doha, alors que les PMA dépendent de l'exportation de produits de base pour leurs revenus. Il a précisé que leur manque de capacités, en terme de production et de commerce, tout comme la présence de barrières non tarifaires bloquant toute pénétration aux marchés mondiaux, n'avaient pas permis aux PMA africains de tirer pleinement partie des initiatives d'accès préférentiel aux marchés. Le représentant a argué qu'alors que le Programme actuel en faveur des PMA touche à ses fins, il était indispensable que les partenaires de développement redoublent d'efforts pour consolider les gains acquis. Il a mis en avant la nécessité d'investir dans les capacités productives des PMA, citant l'importance des technologies, des institutions et des ressources humaines. Il a indiqué que cela exigeait une assistance accrue de la part des donateurs et une gestion transparente et efficace des ressources par les PMA. Enfin, il a appelé les partenaires de développement des pays les plus défavorisés à respecter les engagements pris envers les groupes de pays en situation particulière.

Il est indéniable que la situation dans laquelle se trouvent les pays en développement sans littoral y engendre immanquablement une vulnérabilité économique, a souligné M. JUAN BUFFA (Paraguay). Attirant l'attention de la Commission sur les crises actuelles, qui aggravent encore les difficultés affrontées par ces pays, il a souhaité que toutes les mesures qui seront prises au niveau international pour pallier les effets des crises prennent en considération les besoins spécifiques des pays en développement sans littoral. Il a, à cet égard, relevé l'importance du Programme d'action d'Almaty en tant qu'outil permettant de nouer des relations plus justes et plus équitables entre pays et institutions financières internationales. Il s'est également félicité de l'adoption, par l'Assemblée générale, en octobre dernier, de la Déclaration sur l'Examen à mi-parcours de la mise en œuvre de ce Programme d'action.

Le représentant paraguayen a rappelé l'importance, pour les pays enclavés et les PMA, de créer les conditions propices pour générer, attirer et mobiliser des ressources pour relever les défis du développement. Il a, à ce titre, demandé à la communauté internationale, et en particulier aux institutions financières internationales et aux pays donateurs, de soutenir la réalisation de ces objectifs. Il s'est dit persuadé qu'avec une coopération plus soutenue de la part des institutions financières internationales, des donateurs et des pays de transit, les pays en développement sans littoral pourront améliorer leur participation et leur compétitivité sur les marchés internationaux. M. Buffa a précisé que le Paraguay, son pays, a procédé ces dix dernières années à la revitalisation des voies fluviales, qui sont un mode de transport majeur pour le Paraguay, en construisant notamment 30 ports fluviaux. Il a également déclaré que son pays fait partie de l'Initiative pour l'intégration régionale en Amérique du Sud, qui vise à renforcer la compétitivité de la région. Avant de conclure, le délégué a souhaité que les conditions d'accession à l'Organisation mondiale du commerce tiennent compte des particularités des pays en développement sans littoral et que l'on n'attende pas de ces pays des concessions qui dépassent leurs possibilités et leurs capacités économiques.

M. ASAD M. KHAN (Pakistan) a souligné l'impact des crises multiples actuelles sur les groupes de pays en situation particulière. Ainsi, il s'est inquiété de savoir si les engagements financiers pris par les pays riches seraient jamais tenus, alors que les donateurs eux-mêmes sont en ce moment en situation de déficit et de crise profonde. Il a estimé que les gains acquis par les pays en situation particulière au cours de la dernière décennie étaient menacés par les turbulences financières et les crises qui les accompagnent. Il a estimé que le système des Nations Unies, en étroite collaboration avec les institutions de Bretton Woods, devait évaluer la situation afin de savoir quel sera l'impact de ces crises sur les PMA et les pays en développement sans littoral. Cette évaluation devrait aussi inclure une série de mesures spécifiques pour maintenir l'élan de croissance de ces pays et accélérer leurs efforts à travers un plus grand soutien et une assistance renforcée de la communauté internationale, a-t-il ajouté. Reconnaissant les besoins financiers et techniques spécifiques de ces pays, le représentant a fait part de l'engagement du Pakistan à les aider à parvenir à leurs objectifs de développement. Par ailleurs, il s'est félicité des modalités de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les PMA telles qu'elles sont décrites dans le rapport du Secrétaire général et a espéré que celle-ci tracerait la voie à suivre dans l'avenir pour satisfaire les besoins de développement des PMA. Indiquant que le Pakistan était un pays de transit, M. Khan a aussi fait part de la participation active du Pakistan à la mise en œuvre du Programme d'Almaty, et de son engagement à fournir un accès de transit facile et efficace à ses voisins enclavés, et ce afin qu'ils puissent étendre leurs échanges commerciaux internationaux. Il a précisé que le Pakistan s'employait à promouvoir la connectivité régionale et à devenir un centre de transit dans sa région.

Rappelant que le Programme d'action de Bruxelles était un cadre de partenariat entre les PMA et leurs partenaires de développement, M. WALI NAEEMI (Afghanistan) a estimé que la réalisation de ses objectifs aurait permis aux PMA d'atteindre les OMD. Il a déclaré que la communauté internationale devait prendre les mesures nécessaires pour appuyer les PMA en leur fournissant les ressources dont ils ont besoin. Il a soutenu que les crises actuelles avaient aggravé les défis auxquels font face les PMA, et qu'elles exigeaient le lancement d'actions mondiales de grande envergure pour garantir que la mise en œuvre du Programme d'action de Bruxelles soit achevée d'ici à 2010. Il a mis l'accent sur la vulnérabilité des PMA aux chocs internes et externes, insistant sur la nécessité de prêter attention à la situation des pays sortant d'un conflit.

Le représentant a estimé que des millions de personnes seraient poussées dans la pauvreté par la crise alimentaire et a suggéré que le Cadre d'action établi par l'Équipe spéciale sur la crise alimentaire soit examiné avec soin en portant une attention particulière aux besoins des PMA. De plus, il a argué que la sécurité alimentaire et le niveau de revenu des PMA seraient affectés par les changements climatiques et qu'il fallait donc prendre des mesures à cet effet, notamment en fournissant aux PMA les ressources dont ils ont besoin pour mettre en place des mesures d'adaptation. Par ailleurs, M. Naeemi a insisté sur l'importance du secteur agricole pour les PMA, regrettant que celui-ci demeure sous-développé en raison de la faiblesse des infrastructures, du manque de capacités, et d'un déficit dans l'accès à l'énergie et aux technologies. Il a déclaré qu'il fallait augmenter les investissements et fournir des technologies modernes à ce secteur pour améliorer la productivité agricole. En ce qui concerne le commerce, il a plaidé pour un accès aux marchés sans contingentement et en franchise de droits de douane en faveur des produits en provenance des PMA. Il a demandé un soutien accru pour le renforcement des capacités commerciales de ces pays, notamment par l'Initiative « Aide pour le commerce ».

M. BOUBACAR BOUREIMA (Niger) a rappelé que son pays était à la fois un PMA et un pays en développement sans littoral. Il a noté que si les rapports du Secrétaire général sur la mise en œuvre des Programmes d'action de Bruxelles et d'Almaty faisaient ressortir un certain nombre de progrès, de nombreux défis demeuraient. Constatant la vulnérabilité de ces groupes de pays aux chocs extérieurs, il a affirmé que la crise alimentaire et énergétique mondiale ne faisait qu'aggraver et compliquer leur situation déjà sujette aux effets des changements climatiques. Il s'est en outre inquiété que les pays riches aient un réflexe de repli face à la crise financière mondiale, et que le résultat de cette attitude soit une diminution de l'APD. Il a jugé essentiel que la communauté internationale fasse preuve de plus de compréhension et de solidarité pour assurer la mise en œuvre effective des Programmes d'action de Bruxelles et d'Almaty. Il a souligné que le récent Examen à mi-parcours du Programme d'action d'Almaty avait indiqué la voie à suivre à cet effet. M. Boureima a souhaité que la quatrième Conférence des Nations Unies sur les PMA, prévue en 2011, procède à un examen approfondi de la mise en œuvre du Programme d'action de Bruxelles afin d'identifier les obstacles, les défis, et les questions émergentes ainsi que les actions à prendre pour accélérer la réalisation des engagements auxquels les États ont souscrit. Enfin, il a espéré que la prochaine Conférence de Doha sur le financement du développement prenne des décisions en faveur des groupes de pays en situation particulière.

Mme HIRUT ZEMENE (Éthiopie) a dit que les gains enregistrés par les PMA ces dernières années devaient être protégés des tendances négatives qui se manifestent actuellement dans l'environnement économique mondial. Elle a mis en exergue le plan stratégique quinquennal de son pays, qui est aligné sur les objectifs du Programme d'action de Bruxelles et sur les OMD. Elle a ajouté que la mise en œuvre de ce Plan permettait de remplir les obligations nationales de l'Éthiopie au titre du Programme d'action de Bruxelles. Elle a évoqué les progrès réalisés par l'Éthiopie pour réduire la pauvreté dont le taux est passé de 45,5% en 1996 à 34,6% en 2006-2007. La représentante a aussi noté les avancées effectuées en matière d'éducation, alors que l'Éthiopie devrait atteindre bientôt l'OMD no 2. En outre, elle a souligné que l'É