Skip to main content

Rapport de mission du monitoring de protection dans les departements de Tillia et Tassara - Tegion de Tahoua, 5 - 12 septembre 2018

Countries
Niger
+ 1 more
Sources
UNHCR
Publication date

I. APERCU DE LA SITUATION

La situation sécuritaire dans la bande nord de la région de Tahoua reste instable et préoccupante avec la poursuite des opérations militaires de part et d’autres des frontières Niger-Mali. L’état d’urgence décrété par l’État du Niger depuis mars 2017 reste toujours en vigueur. En effet, depuis janvier 2018, les incidents sécuritaires et de protection se sont multipliés dans la bande frontalière Niger-Mali.

Ces incidents sont dus aux activités des groupes armés non étatiques, aux affrontements entre les groupes armés non étatiques et les opérations militaires, aux conflits intercommunautaires avec une connotation interethnique (peulhs-touaregs), entrainant de multiples mouvements internes de population civile.

Depuis la fin du mois d’avril, les conséquences des conflits interethniques ( touaregs– peulhs) au nord Mali et à la frontière nigérienne entrainent la fuite des peulhs et touaregs vers d’autres localités du Niger car plusieurs personnes des deux groupes ethniques ont été tuées. La peur des représailles restent perceptibles dans la communauté et limitent leurs mouvements à l’intérieur des deux régions et vers le Mali (activités pastorales, commerciales).

Actuellement, le risque de conflit intercommunautaire est grand car les accusations de vol de bétail se font de plus en plus, l’installation des personnes déplacées par ethnies (d’un côté les peulhs et de l’autre les touaregs), la réduction des mouvements de peulhs surtout ceux qui ont du bétail ou vers les marchés hebdomadaires du Mali.

Les incidents de sécurité et de protection, les mouvements de populations civiles dans la région Tahoua, ainsi que le long de la frontière avec le Mali, soumettent la communauté humanitaire à une situation complexe. Il s’agit non seulement des déplacements internes de civils nigériens mais aussi des déplacements de ressortissants maliens installés le long de la frontière avec le Mali et le territoire nigérien.

A cela s’ajoute la difficulté d’accès des humanitaires vers les localités d’accueil des personnes déplacées pour des raisons d’insécurité (dispersion des éléments des groupes armés non étatiques) ainsi que l’impraticabilité des routes pendant la saison de pluie.

Notons aussi la prolifération des armes à feu et actes de banditismes armés dans la communauté.

Au 13 septembre 2018, on compte 42274 personnes déplacées internes dans les régions de Tillaberi et Tahoua avec 32183 à Tillaberi et 10091 à Tahoua.

La majorité des acteurs humanitaires intervenant dans ces deux régions sont principalement situés dans la zone d’accueil des réfugiés. Dans les localités accueillant les PDIs, en dehors des acteurs RRM (mécanisme de réponses rapide) très peu d’acteurs humanitaires sont présents.
Cette mission avait pour but de démarrer les activités du projet monitoring de protection à Tillia et Tassara et de travailler avec les autorités administratives et locales afin de ressortir une estimation du nombre de personnes déplacées forcées dans la région de Tahoua.