Skip to main content

Haïti: Plan de réponse humanitaire révisé - Rapport de suivi périodique (janvier-juin 2018)

Countries
Haiti
+ 1 more
Sources
OCHA
Publication date

APERÇU DE LA SITUATION

Bien que la situation humanitaire en Haïti se soit améliorée après de multiples crises ces dernières années, les besoins humanitaires persistent. L’insécurité alimentaire, l’épidémie de choléra, la protection et l’intégration des personnes déplacées et retournées, les besoins non satisfaits des personnes affectées par les désastres naturels et la préparation aux désastres demeurent les problématiques humanitaires majeures du pays.

La situation de la sécurité alimentaire reste critique. Selon l’analyse IPC d’octobre 2017, 1,3 million de personnes étaient estimées en insécurité alimentaire pour la période entre octobre 2017 et février 2018. La réponse multisectorielle visant à assister immédiatement les personnes en insécurité alimentaire sévère n’a pu être que partiellement mise en œuvre.

Le secteur Sécurité alimentaire a atteint 47% des personnes ciblées, le secteur Nutrition a touché 32% des personnes ciblées et le secteur Eau, hygiène et assainissement aucune des personnes ciblées dans les zones en insécurité alimentaire touchées par la malnutrition aigüe sévère. Néanmoins, selon le dernier bulletin panier alimentaire et conditions de sécurité alimentaire de la CNSA de juillet 2018, une amélioration de la situation a été constatée dans les départements du NordEst et de la Grand’Anse qui sont passés de la phase de crise à la phase de stress. Le reste du pays est toujours en phase de stress, excepté les zones de plaine de l’Artibonite et de l’Ouest qui sont en phase minimale. Les activités visant à renforcer la résilience et le rétablissement rapide des moyens d’existence des populations doivent être soutenues, particulièrement dans les poches de préoccupation persistantes.

L’épidémie de choléra suit une dynamique positive depuis le début de l’année 2018. Entre le 1er janvier et le 30 juin 2018, 2 688 cas suspects de choléra et 28 décès ont été enregistrés, soit une réduction de 65% et 53% respectivement par rapport à la même période en 2017, portant le nombre de cas cumulés depuis le début de l’épidémie en 2010 à environ 819 000 et le nombre de décès cumulés à 9 781. Les départements de l’Artibonite, de l’Ouest, du Centre et du Nord, les départements les plus à risque, ont été majoritairement atteints par les secteurs Choléra, Santé et Eau, hygiène et assainissement.

La coordination, la prise en charge, la surveillance épidémiologique et la réponse communautaire ont été renforcées. 68 équipes de réponse aux alertes choléra ont pu répondre à 84% des cas dans les 48 heures, permettant à 228 442 personnes de bénéficier du cordon sanitaire et de prévenir la transmission du choléra. Actuellement, le taux de mortalité institutionnelle est de 0,56%. Cependant, le risque de flambées généralisées de choléra dans le pays reste fortement présent si le mécanisme de réponse à l’épidémie est mis en péril faute de financement.

La situation des personnes toujours déplacées depuis le tremblement de terre de 2010 et des personnes retournées de République Dominicaine demeure précaire. En effet, plus de 37 500 personnes restent déplacées depuis le tremblement de terre de 2010 dans 26 camps dans le département de l’Ouest selon le dernier rapport de suivi du déplacement de l’OIM d’avril 2018. Le secteur CCCM n’a pas réalisé les activités visant soit à formaliser les camps soit à les fermer à travers la facilitation du retour ou la relocalisation des déplacés, ne permettant pas d’établir des solutions durables pour les 24 700 personnes déplacées ciblées dans 18 camps à Port-auPrince et dans les communes environnantes et de mettre fin à leur déplacement. Par ailleurs, les déportations d’haïtiens du territoire dominicain semblent avoir largement augmentées depuis le début de l’année 2018, comme le montrent les chiffres de la Direction Générale de la Migration (DGM) de janvier 2018 (15 778 retournés enregistrés). L’interruption du suivi de la frontière due au manque de financement entrave l’analyse des risques et de la réponse en protection.

Concernant les désastres naturels, l’assistance multisectorielle visant à répondre aux besoins non satisfaits des personnes affectées par les ouragans Matthew en 2016 et Irma en 2017 a été limitée. Dans les départements de la Grand’Anse et du Sud fortement affectés par l’ouragan Matthew, le secteur Abris/ BNA a atteint moins de 1% des personnes affectées ciblées pour des solutions d’abris durables dans leur zone d’origine et aucun ménage déplacé ciblé n’a reçu d’aide au logement du secteur CCCM adaptée pour retourner dans sa zone d’origine.

Cependant, l’ensemble des secteurs a continué d’appuyer le gouvernement dans le renforcement de la préparation aux désastres afin de mitiger l’impact des catastrophes naturelles récurrentes en Haïti.

UN Office for the Coordination of Humanitarian Affairs: To learn more about OCHA's activities, please visit https://www.unocha.org/.