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Déclaration de l’OMM sur l’état du climat mondial en 2017

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WMO
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Avant-propos

Chaque année, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) publie une déclaration sur l’état du climat mondial dans le but de fournir des informations scientifiques fiables sur le climat et les phénomènes météorologiques et climatiques qui ont marqué l’année à l’échelle du globe. Suite à l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris, les informations contenues dans cette déclaration, dont nous célébrons le 25e anniversaire, revêtent, aujourd’hui plus que jamais, une importance capitale. L’OMM poursuivra ses efforts pour fournir aux Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques des informations toujours plus pertinentes via la Déclaration et le Bulletin annuel sur les gaz à effet de serre. Ces publications viennent compléter les rapports d’évaluation établis tous les six ou sept ans par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).

Depuis la publication de la première Déclaration sur l’état du climat mondial en 1993, la compréhension scientifique du fonctionnement complexe de notre système climatique a progressé rapidement, notamment en ce qui concerne l’influence de l’homme sur le climat ainsi que la nature et l’ampleur des changements climatiques. Il nous est possible désormais de démontrer la fréquence des phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes et d’évaluer dans quelle mesure ils sont causés par les activités humaines.

Au cours des 25 dernières années, les concentrations atmosphériques de dioxyde de carbone, qui déterminent par leur hausse constante, au même titre que d’autres gaz à effet de serre, le changement climatique d’origine anthropique, sont passées de 360 à plus de 400 parties par million (ppm).
Elles resteront en dessus de cette valeur sur plusieurs générations, condamnant notre planète à un réchauffement inexorable et entraînant une multiplication des phénomènes météorologiques, climatiques et hydrologiques extrêmes. Les effets du changement climatique se font de plus en plus ressentir, comme en témoignent la hausse du niveau de la mer, l’acidification et le réchauffement des océans, la fonte de la banquise et d’autres indicateurs climatiques.

La température moyenne à la surface du globe en 2017 a dépassé de quelque 1,1 °C celle de l’époque préindustrielle, soit déjà plus de la moitié de la limite – 2 °C – fixée par l’Accord de Paris, qui entend même limiter l’élévation de la température à 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels. L’année 2017 a été la plus chaude des années sans Niño jamais observées et se classe parmi les trois plus chaudes, 2016 se trouvant en tête de liste. Les neuf années les plus chaudes jamais enregistrées sont toutes postérieures à 2004 et les cinq plus chaudes à 2009.

En 2017, les extrêmes météorologiques ont causé des pertes en vies humaines et mis à mal les moyens de subsistance dans de nombreux pays.
Exacerbée par des températures de surface de la mer élevées, la saison des ouragans dans l’Atlantique Nord a été la plus coûteuse de l’histoire des États-Unis et a fait reculer de plusieurs décennies le développement économique de certaines petites îles des Caraïbes, comme la Dominique. Les inondations ont entraîné le déplacement de millions de personnes sur le sous-continent indien, alors que dans la corne de l’Afrique, la sécheresse a aggravé encore la pauvreté et accentué la pression migratoire. Il n’est donc pas surprenant que les phénomènes météorologiques extrêmes soient considérés comme le risque le plus important auquel l’humanité est confrontée, selon le rapport 2018 sur les risques mondiaux publié par le Forum économique mondial.

Devant la gravité des conséquences socioéconomiques du changement climatique, l’OMM s’est associée avec d’autres organismes des Nations Unies pour faire figurer dans la présente déclaration des informations sur la manière dont les conditions climatiques se répercutent sur les schémas migratoires, la sécurité alimentaire, la santé et d’autres secteurs. Les pays vulnérables sont touchés de manière disproportionnée, comme le montre une étude récente du Fonds monétaire international, qui attire l’attention sur le fait qu’un accroissement de 1 °C de la température réduirait sensiblement le taux de croissance économique de nombreux pays à faible revenu