Skip to main content

Haïti : Plan d'élimination du choléra - Développement du moyen terme, juillet 2016-décembre 2018

Countries
Haiti
Sources
Govt. Haiti
+ 3 more
Publication date

RÉSUMÉ

La phase II ou moyen terme du Plan National d'Elimination du Choléra (PNEC) en Haïti, prévue sur la période de juillet 2016 à décembre 2018, s'intègre pleinement dans le plan initial écrit en 2012 et correspond donc à la vision du Ministère de la Santé Publique et de la Population dans l'objectif d'éliminer le choléra avant 2022.

La mise en œuvre du PNEC à partir de 2013, après deux premières années d'épidémie lors desquelles la transmission duVibrio cholerae restait inégalée dans le monde, a permis d'atteindre à la fin de l'année 2015, le premier objectif qui était une incidence nationale inférieure à 0,5%. Cependant, le plan initial par manque d'expérience de gestion d'une telle épidémie et écrit dans un contexte d'urgence absolue, a montré quelques limites notamment dans sa capacité à mobiliser et réunir l'ensemble des moyens financiers nécessaires à l'exécution de la lutte alors prévue. Au-delà de l'élimination du choléra, ce plan initial indique la volonté du développement de secteurs complets dans les domaines de la santé ou encore de l'accès à l'eau et l'assainissement,avecdesobjectifs sansdoute peu réalisablespourla période considérée.

Dans un deuxième temps et afin d'opérationnaliser le plan initial, était écrit le plan d'élimination dans sa phase I ou court terme qui lui aussi montrait les mêmes limites, bien que déjà nettement plus réalisable. Le plan phase II ou moyen terme décrit dans ce document et écrit donc quasiment six ans après l'introduction du choléra en Haïti répond à la volonté commune d'éliminer le choléra en Haïti, et se veut :

• Cohérent avec la vision du Ministère de la Santé Publique décrite dans le plan initial afin de le rendre pleinement opérationnel ;

• Réaliste au regard des capacités à réaliser les activités, dans l'objectif d'atteindre les résultats visés et propices à une élimination du choléra ;

• Basé sur l'expérience et les leçons apprises de chacune des parties prenantes dans la lutte contre le choléra ;

• Evaluable avec un plan de pilotage intégré ;

• Efficient et concentré autour d'activités et de zones cruciales, pour réduire fortement l'incidence de la maladie d'ici fin 2018. Ainsi en tenant compte des expériences passées, cette phase est budgétée à 178,220,115 USD contre 1,2 Milliards USD dans le plan initial.

Enfin considérant que l'objectif d'élimination avant 2022 demeure inchangé, l'objectif spécifique dans cette phase est donc d'atteindre moins de 0,1% d'incidence sur le territoire national d'ici fin 2018.
L'analyse de l'épidémie, depuis la phase court terme du plan d'élimination, nous indique l'existence de zones de persistances et de diffusion de l'épidémie pouvant être décrites selon plusieurs critères. Ainsi dans cette prochaine période de lutte, un accent particulier sera mis sur celles-ci, avec une surveillance renforcée, un travail important sur la qualité de l'eau de consommation en premier lieu, sur la protection des systèmes contre la contamination fécale, et sur l'amélioration de la gestion des excrétas en second lieu.

Les activités de promotion de la santé seront particulièrement renforcées dans ces zones de persistance.

D'autre part, la mise en œuvre de projets pilotes associant vaccination et chloration à domicile a montré des résultats notables sur le contrôle local des foyers épidémiques. Ainsi cette phase sera l'occasion de la mise en œuvre d'une campagne de vaccination à plus large échelle dans les départements du Centre et de l'Artibonite qui continuent à jouer un rôle majeur dans la dynamique nationale de l'épidémie. Le suivi de ces activités par le comité de vaccination permettra d'étudier l'impact des interventions avant leur élargissement à l'échelle nationale.

La stratégie d'alerte et de réponses rapides prend ici toute sa place puisqu'étant la seule activité harmonisée au niveau national, impliquant pleinement le MSPP, la DINEPA et les partenaires internationaux, dont le rôle dans le contrôle de la maladie depuis trois années semble crucial au vu des conditions de vulnérabilité peu améliorées au niveau national.