Skip to main content

Urgence complexe dans la région des Kasaï, R.D. Congo Rapport de situation No.13 (en date du 8 septembre 2017)

Countries
DR Congo
+ 1 more
Sources
OCHA
Publication date

Ce rapport a été produit par OCHA RD Congo en collaboration avec les partenaires au Kasaï, Kasaï Central et Kasaï Oriental. Il couvre la période du 26 août (date suivant la parution du Sitrep n°12) au 8 septembre 2017. La région du Kasaï fait ici référence aux provinces du Kasaï, Kasaï Central, Kasaï Oriental, de la Lomami et du Sankuru.

Faits saillants

• D’importants mouvements de retour de personnes déplacées dans leurs zones d’origine sont signalés, notamment le retour de 60 à 90 pour cent de la population dans certaines localités des provinces de la Lomami et du Kasaï, et par exemple 45 000 personnes dans les villages de Mayi Munene, Masangu Nayi et Lungudi.

• L’accompagnement de ce timide mouvement de retour génère déjà des besoins humanitaires aigus à court et moyen terme, dans ces zones qui ont subi d’importantes destructions matérielles (villages brûlés, pillés) pendant le conflit.

• Le retour des Congolais réfugiés en provenance de l’Angola entraine également d’importants besoins. 3 455 Congolais rapatriés spontanés ont déjà été identifiés du 22 août au 1er septembre, par l’ONG ADSSE à Kamako (province du Kasaï).

• Sur un total de 64,5 millions de dollars requis dans l’Appel Eclair lancé en avril dernier pour la réponse à l’urgence complexe dans la région des Kasaï, environ dont 23,7 millions de dollars US (37%) ont été reçus. De plus, 10 millions (15%) ont été annoncés (mais pas encore décaissés).

Aperçu de la situation

La situation humanitaire est marquée par des dynamiques de retours des personnes déplacées internes dans leurs zones d’origine, selon plusieurs évaluations multisectorielles conduites ces derniers jours. Dans la province de la Lomami, une mission conjointe (FAO, OCHA, UNICEF, ADRA, Save the Children, Solidarités International, et 14 ONG nationales) a été organisée du 29 août au 1er septembre, dans 8 localités abritant des personnes déplacées, retournées, ou des populations mixtes (déplacés et retournés) dans les territoires de Kamiji, Luilu et Mwene-Ditu. Dans les localités concernées, en moyenne 60% de la population est retournée, selon les observations de la mission. En revanche, les déplacés accueillis dans la ville de Mwene-Ditu ont exprimé des craintes de tensions inter ethniques en cas de retour vers leur lieu de résidence (en périphérie de la ville ou au Kasaï Central). Une assistance d’urgence est prioritaire pour tous les retournés et déplacés, en particulier en santé, abris/articles ménagers essentiels, éducation, nutrition, et protection. Des besoins pressants sont aussi rapportés en sécurité alimentaire et en eau, hygiène et assainissement.

Dans la Province du Kasaï, une évaluation rapide multisectorielle a été conduite le 1er septembre par Oxfam et OCHA dans les villages de Mayi Munene, Masangu Nayi et Lungudi (zones de santé de Kamwesha et Kalonda ouest). La mission a confirmé qu’entre 85 et 90 pour cent de la population de ces localités (soit environ 45 000 personnes retournées) est déjà rentré grâce à une amélioration de la situation sécuritaire. Les besoins urgents de ces personnes retournées incluent : la nourriture, les articles ménagers essentiels, les abris (de nombreuses maisons ont été brûlées), et l’appui aux moyens de subsistance, et l’assistance psychosociale. Dans les zones où les retours sont limités, la situation s’explique par le contexte sécuritaire mais aussi certaines tensions ethniques.

Les mouvements de retour spontané des Congolais qui s’étaient réfugiés en Angola (« rapatriés spontanés ») se poursuivent également dans la Province du Kasaï, avec environ 3 455 personnes (690 ménages) identifiées à Kamako (axes Mayanda, Mua-Kapanga et Kamako) par l’ONG ADSSE entre le 22 août et le 1er septembre 2017. Ceci porte à plus de 9 000, le nombre total de rapatriés spontanés identifiés à Kamako (soit 2 736 ménages). Une mission conjointe du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) avec la Commission Nationale pour les Réfugiés (CNR) et le Gouvernement Provincial du Kasaï̈ , s’est rendue à Kamako les 26 et 27 août. Selon les résultats préliminaires de cette mission, les stigmates de la guerre sont encore très visibles sur place : impacts des balles sur les bâtiments publics, destruction et pillages des structures sanitaires et des écoles etc. Des besoins humanitaires importants sont signalés en particulier pour 145 enfants non accompagnés identifiés par Caritas. Les contacts réalisés avec les autorités locales, les services de sécurité à la frontière, les rapatriés spontanés et les organisations de la société civile congolaises n’ont pas confirmé la présence de cas de refoulement. Le rapport de cette mission est en cours de finalisation et sera bientôt partagé.

L’évolution de la situation humanitaire reste dépendante du contexte sécuritaire qui impacte sur les dynamiques de déplacements de population et l’accès humanitaire aux zones affectées. Dans la province du Kasaï Central, on signale quelques incidents de sécurité impliquant les FARDC et entraînant parfois des limitations de l’accès humanitaire ; Au Kasaï, les axes Tshikapa-Kananga et Tshikapa-Luebo restent inaccessibles à cause de la présence de miliciens.

UN Office for the Coordination of Humanitarian Affairs: To learn more about OCHA's activities, please visit https://www.unocha.org/.