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Sud ’Est : Vers une relance progressive des activités agricole à Platon Cèdre

Pays
Haïti
Sources
MINUSTAH
Date de publication
Origine
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Une étude du ministère haïtien de l’agriculture publié en 1981, montre que près de 20% des sols de montagne était sur le point de ne plus pouvoir être utilisés à des fins agricoles, et 30% était sérieusement menacés et risquait d'être perdus si rien n'est fait pour les protéger. Ce problème est l’une des causes de l’insécurité alimentaire en Haïti. C’est notamment à Platon Cèdre, petite localité située sur les Hauteurs d’Anse-à-Pitres, commune du département du Sud-Est.

Ce plateau, jadis château d’eau, zone agricole verdoyante et florissante, est devenu aujourd’hui, une zone déserte… Un vaste terrain couvert de cailloux et d’alluvions. L’agriculture est quasi-inexistante à Platon-Cèdre.

Impuissants devant l’ampleur de la situation environnementale de la zone, les habitants appels à l’aide. « Notre seul espoir face à cette catastrophe qui nous hante quotidiennement, c’aurait été la conservation des lits de cette rivière-là par des murs de soutènement ou par des rampes vivantes », a déclaré avec un air désolant Mercidieu Petit ’Homme, un agriculteur de la zone qui frôle déjà la soixantaine. Il pointe son indexe en direction de la rivière recouverte de boues, d’alluvions et de gravats, afin d’attirer l’attention des visiteurs sur l’étendue des désastres.

« C’est insupportable ! Nous ne pouvons plus vivre dans ces conditions infrahumaines. Les dernières inondations qu’a connues Platon Cèdre, en octobre 2016 dernier, étaient horribles. Regardez monsieur, il ne nous reste rien ici. Nos arbres, nos champs, nos bétails, nos maisonnettes, notre belle verdure, tout s’est effondré, tout a disparu, laissant place à un espace complètement hideux. On dirait une zone sortie de l’hécatombe », a lancé désespérée, Jean Baptiste Flavie une jeune agricultrice qui tente difficilement de traverser le lit de cette rivière que l’on appelle depuis « Twou Malè », un endroit qui ne nous apporte pas de bonheur.

Le Programme des Nations-Unies pour le Développement PNUD, a entendu le cri de cette population vulnérable et dépourvue de tout. « De la montagne à la mer », est la nouvelle approche du PNUD, lancée depuis 2015. L’initiative consiste en des activités de récupération des terres dégradées de la zone. Le projet permet également la création d’activités génératrices de revenus pour la population, explique l’agronome Jean Pierre Aladin. Il est le coordonnateur de ce projet pour le PNUD, dans le département du Sud-Est.

Pour cette quinzaine, plus d’une soixantaine d’ouvriers… Hommes et femmes sont recrutés. Leur travail consiste à transporter et placer des pierres dans une croûte causée par les eaux de ruissellement. Anièse, une agricultrice, ne fait pas partie de cette nouvelle cohorte d’ouvriers sélectionnés pour la semaine. Mais elle ne s’en plaint pas.

Tout comme elle, des centaines de familles de Platon Cèdre avaient tout perdu : Maisonnette, champs agricoles, bétails, lors des dernières inondations qu’`a connu la commune d’Anse à Pitres, en octobre 2016. Mais, plus que ça, ils ont été dépouillés de l’élément le plus cher pour eux : la terre arabe. Plusieurs centaines d’hectares de terre cultivables ont été emportés par les eaux en furie, raconte Liomène, une autre agricultrice qui frôle déjà la cinquantaine.

Grace à ce projet de conservation du sol à Platon Cèdre, les habitants de cette localité espèrent une relance progressive de leurs activités agricoles. Il s’agit en fait d’une initiative des membres de la communauté et financée par le Programme des Nations-Unies pour le Développement, PNUD. Selon l’Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'Agriculture, FAO, « 33 % des sols à l’échelle mondiale sont dégradés ». En Haïti, la situation est désastreuse : près de 63% des exploitations agricoles ont une pente supérieure à 20% et seulement 29% accusent une pente de moins de 10%.

Rédaction : Louiny FONTAL