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Rapport de mission sur l’évaluation des routes migratoires du 19-25 Juillet

Countries
Niger
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Sources
IOM
Publication date
Origin
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1. Contexte

Les migrations d’Afrique de l’Ouest vers la Libye se sont accentuées depuis 2005 et ont pris de l’ampleur suite à la crise Libyenne en 2011. Durant des années, les populations du département de Bilma ont tiré des revenus significatifs du transport de migrants. Les véhicules utilisés pour le transport de migrants vers la Libye sont, presque sans exception, des pick-up Toyota Hilux ou Tundra où les passagers voyagent en groupes de 25 à 30 personnes à l’arrière et 10 dans la cabine. La plupart du transport se fait la nuit car la température est plus supportable et le risque d’être détecté par les patrouilles moins élevé.

Depuis fin 2016, les autorités nigériennes ont tracé une ligne d’interdiction pour le transport de migrants étrangers: tous ceux qui passent au nord de Séguédine sont arrêtés par les militaires et remis à la police. Les transporteurs sont quant à eux poursuivis devant les tribunaux ; plusieurs dizaines d’entre eux, notamment Toubous, sont actuellement en détention à Agadez.

Les patrouilles de l’armée et l’ouverture de nouveaux postes militaires avancés ont considérablement diminué les flux sur ce qui était autrefois la principale route de l’immigration vers la Libye puis l’Europe (axe Séguédine-Madama-Toummo).

Les transporteurs qui n’ont pas été arrêtés se sont adaptés et plusieurs routes secondaires sont maintenant empruntées. L’abandon de migrants par leurs passeurs, parfois très loin des points d’eau pour éviter d’être arrêtés par les autorités nigériennes, est également en nette augmentation. Plusieurs dizaines de migrants ont déjà perdu la vie dans le désert et les autorités nigériennes, assistées par l’OIM, en sauvent de nombreux autres chaque mois. De janvier à juin 2017, l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) a secouru plus de 700 migrants en collaboration avec les autorités. Le nombre de migrants interceptés puis remis à la police est lui aussi en nette augmentation : selon les chiffres de la police de Dirkou, plus de 2000 migrants lui ont été déferrés lors des six premiers mois de l’année 2017, contre 1700 pour la totalité de l’année 2016.