La culture maraîchère dans le nord du Mali pour lutter contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle
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Depuis deux ans, ACTED, avec le soutien d’OFDA, mène des activités dans la région de Gao et Menaka afin de pallier les effets du conflit qui touche le nord du pays ainsi que les impacts du changement climatique sur les populations vulnérables.
Lutter contre l’insécurité alimentaire en agissant sur les sources de revenus
Avec les périodes de sécheresse, le climat sahélien difficile et les mouvements importants de populations à l’intérieur du pays et au-delà des frontières déclenchés par la crise politico-sécuritaire qui sévit depuis 2012, l’insécurité alimentaire persiste dans les régions de Gao et Menaka, touchant particulièrement les ménages vulnérables, rapatriés, ou déplacés. Depuis 2015, les interventions d’ACTED visent à restaurer et consolider les moyens d’existence de ces ménages, et contribuent à contrer l’insécurité alimentaire dans ces régions. Pêcheurs, agriculteurs et maraîchers bénéficient d’activités de soutien visant à recapitaliser leur matériel et renforcer leurs capacités, ainsi que de semences et d’outils. Pour soutenir les éleveurs, ACTED distribue des aliments pour bétail et apporte un soutien aux services vétérinaires pour la mise en place de campagnes de vaccination et de déparasitage.
La culture maraîchère, un potentiel à exploiter
En février 2016, ACTED a mis en œuvre des formations agricoles bénéficiant à 100 personnes. Parmi elles, Thyko, un ancien réfugié au Niger, marié et père de quatre enfants, qui vit maintenant à Anderamboukane, au nord-est du Mali. Il témoigne de l’impact positif des formations agricoles auxquelles il a participé : « une formation a été organisée à Anderamboukane sur les pratiques de maraîchage, la culture des jardins maraîchers, la préparation de pépinières, la fertilisation organique, la fabrication de compost et de pesticides naturels pour lutter contre les parasites ennemis des plantes. C’est là que j’ai compris qu’il est possible de mener des activités de maraîchage sans recourir aux engrais chimiques et aux pesticides. J’ai également compris que nous avions tout dans le milieu pour recycler nos déchets ménagers et autres produits végétaux pour produire de l’engrais. Nous pouvons utiliser des produits locaux, comme les piments, l’ail ou le tabac, pour fabriquer des pesticides naturels au lieu de recourir aux produits chimiques, qui, en plus de coûter très cher aux agriculteurs, ne sont pas écologiquement recommandables ». Thyko a également reçu des semences et du matériel aratoire nécessaire au maraîchage.
Suite à cette formation, Thyko ne souhaite pas s’arrêter à sa propre activité mais décide de se regrouper avec 80 autres participants pour reformer une coopérative de maraîchers, déjà préexistante mais dont les faibles moyens matériels ne permettait plus de fonctionner. Leur objectif commun : relancer une coopérative maraîchère pour la production de légumes dans la région.