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Haïti-Sécurité alimentaire : La Cnsa prévoit une situation difficile jusqu’à juin

Countries
Haiti
Sources
AlterPresse
Publication date
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P-au-P, 18 mars 2014 [AlterPresse] --- La sécheresse qui s’abat sur plusieurs départements, les problèmes de chomage et de faibles revenus, pourraient provoquer des difficultés en ce qui concerne l’accès à des aliments pour les six prochains mois, selon les prévisions de la Coordination nationale de la sécurité alimentaire (Cnsa).

« Les prévisions de la Cnsa pour les six prochains mois démontrent une campagne agricole [de printemps] qui commencera avec un certain retard, où le prix des semences sera plus élevé que ce à quoi les gens s’attendent, donc ils vont planter moins et dans ce cas le rendement de la production pour la campagne de printemps sera moindre », explique Gary Mathieu, directeur de la Cnsa, dans une interview accordée à AlterPresse en marge d’un atelier à Marchand Dessalines.

La situation de sécurité alimentaire et nutritionnelle est menacée durant la période de soudure particulièrement difficile cette année, ajoute le responsable. Une période plus précoce en 2014 puisqu’elle a commencé en février, et plus longue car pouvant s’achever jusqu’à fin juin, indique Mathieu.

Dans l’intervalle, la sécheresse, le manque de disponibilité de certains produits tels les haricots et céréales, et le faible accès à l’emploi vont occasionner une situation très difficile.

Selon Gary Mathieu, si les prix des produits de première nécessité, à l’image des haricots affichent une certaine stabilité c’est surtout parce que le prix des produits importés n’a pas beaucoup bougé, car la campagne de haricots d’hiver n’a pas été une réussite.

Du coup il faudra s’attendre, si les prix des produits importés augmentent à une augmentation des prix sur le marché haïtien.

« Un élément extrêmement important va jouer sur les indicateurs socio-économiques et surtout les indicateurs de sécurité alimentaire, c’est la période électorale. Les tensions seront exacerbées, ce qui pourrait créer des problèmes au niveau des routes entre autres, et avoir des conséquences négatives sur le climat de la sécurité alimentaire de façon générale », souligne Gary Mathieu.

Selon un accord signé le 14 mars entre l’exécutif, le sénat et certains partis politiques, des élections législatives et municipales doivent avoir lieu le 26 octobre prochain au plus tard.

Il faudra pour cela durant la période de soudure assurer la disponibilité alimentaire avec des produits importés, pour éviter la hausse des prix sur le marché, préconise Gary Mathieu.

Plus de 17 communes du pays, certaines situées dans le Nord-Ouest, sont en phase 3, qui correspond à une situation de crise, en termes d’état de la sécurité alimentaire, selon la dernière classification de la Cnsa. Ces communes se trouvent notamment dans le bas Nord-Ouest, le Nord-Est et le Sud-Est.

La Cnsa a établi une veille pour empêcher ces communes de chuter en niveau 4 qui correspond à l’urgence humanitaire.

La majorité des communes du pays se trouvent par contre en phase 2 de la sécurité alimentaire, soit un niveau de stress. Ces communes font face notamment à un manque de disponibilité alimentaire. Une dizaine de communes seulement sont classées en phase 1. Il s’agit de zones irriguées, où la nourriture est disponible et des emplois sont créés.

La Cnsa annonce une nouvelle classification début avril prochain. [kft/jsr gp apr 18/03/2014 00:35]