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Retour d’exilés pro-Gbagbo en échange de garanties du gouvernement

Countries
Côte d'Ivoire
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Sources
MISNA
Publication date
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La levée des mandats d’arrêt délivrés par la justice nationale, un retour en toute sécurité et la restitution des biens des exilés, en particulier de leurs propriétés occupées : telles sont les garanties fournies à la délégation du front Populaire ivoirien (Fpi, opposition) à l’issue de colloques tenus avec le ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko.

La presse locale consacre ses premiers titres ce vendredi matin à l’issue “encourageante” de la rencontre, précisant que près de 80.000 partisans de l’ancien président Laurent Gbagbo sont toujours présents au Libéria et au Ghana, où ils se sont réfugiés pendant la période du féroce bras de fer électoral entrepris contre l’actuel président Alassane Dramane Ouattara entre fin 2010 et début 2011. De 220.000 à 300.000 Ivoiriens sont jusque là rentrés au pays.

L’ancien ministre de la défense Amani N’Guessan qui dirigeait la délégation du Fpi a mis l’accent devant la presse sur la grande avancée que représentaient cet accord et ces garanties pour le retour des réfugiés. M. Bakayoko a quant à lui indiqué que la coordination du retour des exilés incomberait aux leaders politiques du parti de Gbagbo.

Une autre réunion s’était tenue le 10 décembre dernier, la première depuis 10 ans, entre des dirigeants du Fpi et du Rassemblement des républicains de la Côte d’Ivoire (Rdr, parti de M. Ouattara), et avait été considérée comme une “première étape” vers un dialogue permanent entre le régime et l’opposition.

Dans le cadre du complexe processus de réconciliation nationale entrepris après la crise politico-militaire – soldée par 3000 morts – la question du retour des exilés s’avère fondamentale tout comme celles d’une justice équitable et de la participation du Fpi à la vie institutionnelle. Au cœur du contentieux entre cette plus grande mouvance de l’opposition ivoirienne et les partis du régime figurent les procédures intentées par la magistrature nationale – gel des biens, mandats d’arrêt internationaux et demande d’extradition – qui sont considérées comme “partiales” et “politiquement motivées” par le camp Gbagbo et les défenseurs des droits de l’homme, qui ont dénoncé à maintes reprises une justice “à deux vitesses”. L’ancien président Gbagbo est quant à lui détenu à La Haye depuis deux ans et devra répondre devant la Cour pénale internationale (Cpi) de crimes contre l’humanité.

Un des cas les plus problématiques est celui de l’ancienne Première dame, Simone Gbagbo, qu’Abidjan refuse d’extrader devant la Cpi, de l’ancien leader des Jeunes Patriotes, Charles Blé Goudé, extradé par le Ghana en janvier, et de Justin Koné Katinan, porte-parole en exil de M. Gbagbo, que la justice ghanéenne refuse encore de livrer à la Côte d’Ivoire, en ce qu’elle considère les chefs d’accusation retenus contre lui “politiques”.

(VV/CN)