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Le Conseil souligne que le partenariat ONU-OCI doit être renforcé pour maintenir la paix et la sécurité internationales

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Conseil de sécurité CS/11161 7050e séance – matin

Le Secrétaire général de l’ONU se félicite des efforts conjoints menés « dans les domaines vitaux de la prévention des conflits, de la lutte contre le terrorisme et du dialogue interculturel »

Dans une déclaration présidentielle lue par son Président, le Ministre des affaires étrangères de l’Azerbaïdjan, le Conseil de sécurité s’est dit, ce matin, conscient « de l’importance qu’il y a à renforcer la coopération avec l’Organisation de la coopération islamique (OCI) en ce qui concerne le maintien de la paix et de la sécurité internationales », en notant les objectifs partagés que constituent le règlement global du conflit israélo-arabe et la recherche d’une solution politique au conflit syrien.

Par cette déclaration, la première qu’il ait jamais adoptée sur le sujet, le Conseil prend également acte du « dialogue continu » qu’entretiennent les deux organisations dans les domaines de la diplomatie préventive et de l’instauration de la paix et encourage l’OCI –la deuxième organisation intergouvernementale la plus importante après l’ONU avec 57 membres répartis sur quatre continents-, « à continuer de contribuer activement aux travaux menés par l’ONU ».

À l’ouverture de ce débat auquel participaient plusieurs ministres, M. Ban Ki-moon, a rappelé qu’il avait été, en 2012, le premier Secrétaire général de l’ONU à se rendre au siège de l’OCI et a émis l’espoir que les deux organisations continueront à renforcer leur partenariat dans les années à venir. M. Ban s’est félicité des efforts menés conjointement par l’ONU et l’OCI « dans les domaines vitaux comme la prévention des conflits, la lutte contre le terrorisme et le dialogue interculturel ». De nombreuses délégations ont ainsi salué l’étroite collaboration entre les deux organisations pour rétablir la paix en Afghanistan, en Somalie et au Soudan/Darfour.

Le Secrétaire général de l’OCI, M. Ekmeleddin İhsanoğlu, qui s’est réjoui de l’initiative de l’Azerbaïdjan d’organiser ce débat unique et à point nommé, a appelé l’ONU à renforcer son engagement en faveur des capacités de l’OCI, sur la base de ses besoins et de ses stratégies prioritaires afin de faire de cette dernière un partenaire robuste de l’ONU.

Les crises et les tensions qui traversent actuellement le monde musulman ont été largement soulignées par les délégations, à l’instar du Secrétaire général de l’ONU qui avait noté que la crise en Syrie avait conduit à une escalade des tensions entre la communauté sunnite et la chiite. « Nous avons assisté à des manifestations tragiques et violentes de ces divisions dans de nombreuses parties du monde musulman », a déploré M. Ban.

La violence terroriste a affecté de manière disproportionnée des pays membres de l’OCI, du Sahel à l’Afrique du Nord, du Moyen-Orient à l’Asie du Sud, a noté avec préoccupation M. Ban, qui s’est dit convaincu que l’OCI, dont le Programme d’action décennal lancé en 2005 visait la modernisation dans le monde musulman, pourrait être, aux côtés des Nations Unies, l’un des instruments permettant de résoudre ces divisions. « Ce phénomène est extrêmement préoccupant », a-t-il dit.

M. İhsanoğlu a souligné la « vigilance » de l’OCI au sujet de la radicalisation religieuse et son engagement en faveur du dialogue interculturel, ce que n’a pas manqué de saluer la représentante des États-Unis, qui a rappelé que l’OCI avait condamné les violences perpétrées contre les minorités dans le monde musulman.

Si les délégués de la France et du Royaume-Uni ont salué la suspension de la Syrie des travaux de l’OCI en août 2012, leur homologue du Togo a souhaité, quant à lui, que l’OCI œuvre à unir ses membres sur les questions importantes afin de mettre fin aux rivalités qu’exploitent certains d’entre eux.

Si la déclaration présidentielle réaffirme l’attachement du Conseil à « l’instauration d’une paix, juste et durable au Moyen-Orient », M. İhsanoğlu a rappelé que l’élément clef pour réaliser cet objectif résidait dans l’établissement d’un État palestinien souverain. « C’est pourquoi, a-t-il dit, nous devons mettre à profit l’ouverture qui s’est récemment dessinée avec la reprise de négociations de paix directes. »

Le Secrétaire général de l’ONU a également exhorté le Gouvernement du Myanmar à faire cesser les discriminations à l’encontre de la communauté musulmane de ce pays. « Je salue, à cet égard, la visite prochaine d’une délégation de l’OCI au Myanmar et l’engagement de cette organisation pour réduire les tensions », a-t-il aussi déclaré. Comme l’a souligné son Secrétaire général, l’OCI entend apporter une aide constructive aux États non membres qui comprennent des minorités musulmanes importantes pour régler des tensions et renforcer des liens entre ces pays et le monde musulman.

Partageant à cet égard les préoccupations du Ministre azerbaidjanais des affaires étrangères, M. İhsanoğlu a aussi déploré la poursuite de l’occupation des territoires azerbaidjanais du Nagorno-Karabakh par l’Arménie. « J’appelle à la résolution de ce conflit sur la base du respect de la souveraineté et de l’inviolabilité des frontières de l’Azerbaïdjan, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil », a-t-il déclaré.

Par la déclaration présidentielle, les membres du Conseil de sécurité prient le Secrétaire général de formuler, dans son prochain rapport sur la coopération entre l’ONU et les organisations régionales, des recommandations pour améliorer le partenariat entre l’ONU et l’OCI. Si M. İhsanoğlu a suggéré de suivre l’exemple du partenariat qui existe entre l’ONU et l’Union africaine, le représentant du Rwanda a souhaité, quant à lui, que l’OCI travaille en étroite coopération avec l’Union européenne, la Ligue des États arabes et l’ASEAN, « en faisant valoir l’expertise de ses membres dans le domaine du dialogue interculturel et religieux ».

M. Iya Madani, qui succèdera prochainement à M. İhsanoğluà la tête de l’Organisation de la coopération islamique, était présent à cette séance.