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Côte d'Ivoire : «Les victimes de la crise postélectorale ne doivent pas être oubliées», déclare un expert de l'ONU

Countries
Côte d'Ivoire
Sources
UN News
Publication date
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24 octobre 2013 – « Les victimes de la crise postélectorale ne doivent pas être oubliées », a déclaré jeudi le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme en Côte d'Ivoire, Doudou Diène, au terme de la visite qu'il vient de conclure dans le pays pour assurer le suivi la mise en œuvre de ses recommandations précédentes et de celles d'autres mécanismes des Nations Unies.

« Le retour au jeu politicien, à deux ans des élections présidentielles de 2015, ne doit pas occulter la situation des victimes de la crise postélectorale », a mis en garde l'expert indépendant. « Leur sort est au cœur de la reconstruction démocratique dans le pays ».

« Les progrès accomplis dans le redressement institutionnel, la situation sécuritaire et le rétablissement de la justice demandent à être consolidés », a souligné M. Diène. « Ils doivent être assortis d'un pluralisme inclusif, d'une lutte plus vigoureuse contre l'impunité, de la promotion de l'équité de la justice et de l'amélioration des conditions de vie des populations ».

M. Diène a par ailleurs exprimé l'espoir que le rapport intérimaire de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR) facilitera le renouvellement du mandat de cette institution et lui permettra de franchir des étapes plus importantes dans l'exercice de ses fonctions.

Dans un contexte où l'État ivoirien fait prévaloir la primauté de la justice ivoirienne pour juger, sur son sol, des individus poursuivis par la Cour pénale internationale (CPI), « les garanties d'indépendance et d'impartialité que respecte la CPI doivent être aussi exigées de la justice ivoirienne », a affirmé le Rapporteur spécial.

Au cours de sa mission, l'expert indépendant s'est entretenu avec des responsables de partis politiques, dont le secrétaire général du Rassemblement des Républicains (RDR), Amadou Soumahoro, ainsi que le président du Front Populaire Ivoirien (FPI), Pascal Affi Nguessan, remis récemment en liberté provisoire aux côtés d'autres détenus.

« La liberté provisoire accordée à des détenus au lendemain de la crise postélectorale impulse un nouvel élan au dialogue politique », a estimé M. Diène. Cette mesure exige des acteurs de la crise politique d'assumer, « par leurs paroles et leurs actes », « la responsabilité de renforcer les conditions du dialogue dans l'intérêt du peuple ivoirien», a-t-il ajouté, regrettant que cette dimension n'ait pas été, jusqu'à présent, prise en compte par les acteurs concernés.

Au cours de son déplacement de 10 jours, M. Diène a rencontré les Ministre des affaires étrangères, de l'intérieur, de la justice et des droits de l'homme, et de la défense. Il a également rencontré le Président de la Cour constitutionnelle, la Première Vice-Présidente de l'Assemblée nationale, des membres de l'appareil judiciaire, le Président de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation, la coordonnatrice du Programme national de cohésion sociale, l'Autorité pour la démobilisation, le désarmement et la réinsertion, le corps diplomatique, les agences du système des Nations Unies, les organisations de la société civile, la Commission nationale des droits de l'homme et les partis politiques. Il a également visité des centres de détention à travers le pays et rendu visite à Simone Gbagbo, détenue à Odienné.

L'expert présentera un rapport exhaustif sur la situation des droits de l'homme en Côte d'Ivoire au Conseil des droits de l'homme en 2014.