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Les associations Lamuka et EDDEN lancent un projet de formation des jeunes dans le domaine agricole

Countries
Congo
Sources
Govt. Rep. Congo
Publication date
Origin
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Un projet de formation des jeunes congolais dans le domaine de l’agriculture, dénommé «L’agriculture : Réel essor pour la jeunesse'», a été lancé le 10 octobre à Brazzaville par les ONG Lamuka et EDDEN (Engagement pour le Développement Durable et l’Environnement). Ce projet qui bénéficie d’un appui financier du ministère français des affaires étrangères, vise à favoriser la réinsertion des jeunes par le biais de la formation professionnelle.

Le projet «L’agriculture : Réel essor pour la jeunesse» a été lancé par la présidente de l’association Lamuka, Raïna Elota, en présence de plusieurs personnalités administratives congolaises ; du président fondateur d’EDDEN, Nicolas Elota ; de la représentante de l’ambassade de France au Congo ; ainsi que des membres de ces deux associations. Il s’agit d’un programme de formation théorique et pratique, conçu par les deux ONG et centré autour de l’éducation et de la découverte de l’agriculture.

Le projet se déroulera en deux étapes. La première phase consistera à former des jeunes sur les bonnes pratiques agricoles qui permettent de préserver l’environnement, c’est-à-dire les techniques de modernisation de l’agriculture. Donc, la formation se focalise essentiellement sur les pratiques consistant à utiliser les engrais organiques et la technique d’irrigation moderne appelée «technique de goutte-à-goutte». Elle facilitera la création d’une coopérative. Ainsi, les jeunes formés pourront se procurer des intrants, développer la commercialisation de leurs produits, recruter des techniciens qui travailleront pour eux.

La deuxième partie de formation consistera à donner aux apprenants des connaissances adéquates en matière de création des très petites entreprises (TPE) agricoles. Ici, la formation débouchera sur la création d’une grande coopérative, dans le but de formaliser la filière agricole. Dans le cadre de ce projet, il est aussi prévu la création d’un marché sur le site Elota, situé à Makabandilou, sur la route nationale n°2, à environ 18 km au nord de Brazzaville.

La formation concernera cinq personnes, dont trois hommes et deux filles. Les trois hommes sont sélectionnés pour devenir des entrepreneurs agricoles. Ils devront également devenir les défenseurs de l’environnement par la promotion des pratiques agro-écologiques. Les femmes quant à elles suivront la formation qui leur donnera la possibilité de participer au processus de production, mais surtout l’apprentissage de la gestion.

«Ensemble, ils travailleront pour la création d’une mini coopérative agro-écologique pour pouvoir assurer en commun l’utilisation des outils de production, de conditionnement, de stockage, de commercialisation ou de transformation des produits de leurs exploitation ; mais aussi leur approvisionnement en engrais et autres intrants», a expliqué Raïna Elota. Elle a invité les cinq jeunes à s’invertir pleinement dans cette formation afin de devenir des professionnels. «Soyez honnêtes et reconnaissants, apprenez à retransmettre votre savoir. Ainsi, nous construirons une relation fraternelle et avancerons ensemble vers un avenir prometteur», leur a-t-elle dit.

Les associations Lamuka et EDDEN lancent un projet de formation des jeunes dans le domaine agricole

Cette formation génératrice d’emplois est soutenue financièrement par le Programme d’appui aux projets des organisations de solidarité internationale issue de l’immigration (PRA/OSIM), c’est-à-dire est un dispositif national d’accompagnement des projets de développement local mis en place en partenariat avec le ministère français des affaires étrangères. La formation est assurée par d’éminents agronomes, parmi lesquels Bienvenu Crépin Mpoué (chef de de projet d’EDDEN) et Edmond Bahouamio (ingénieur de développement rural, responsable de la formation).

Lamuka et EDDEN œuvrent pour le développement durable, l’agro-écologie et la formation professionnelle. En effet, Lamuka, qui signifie «réveille-toi» en lingala (une langue nationale congolaise), est un projet fondé en France par des jeunes issus de la diaspora africaine et touchés par les évènements dramatiques qui frappent l’Afrique. Attachés à leurs origines africaines, ces jeunes sont sensibles aux conditions dégradantes dans lesquelles vivent les populations démunies d’Afrique. C’est face à cette situation qu’ils ont décidé d’agir avec leurs moyens afin de contribuer à l’amélioration des conditions de vie de ces populations. Ils s’appuient sur l’aide de bénévoles pour réaliser leurs actions humanitaires.

Lamuka a pour objectif de favoriser la reconstruction de l’Afrique via la formation professionnelle ; parrainer des jeunes pour leur apprendre un métier qui contribuera au développement de leur pays ; étendre à long terme ses projets sur plusieurs pays d’Afrique. Pour le moment, l’association est animée par des jeunes originaires du Congo-Brazzaville, de la République démocratique du Congo (RDC), du Gabon et de la Côte d’Ivoire. Ce sont des jeunes dont l’âge varie entre 21 et 28 ans.

Quant à l’association EDDEN, elle pratique la culture biologique pour le bien-être du Congolais. En effet, c’est dans le souci de préserver l'environnement que le président fondateur de cette ONG, Nicolas Elota, s'est lancé depuis 2010 dans l'agriculture biologique en introduisant un système de maraîchage innovant : le système d'irrigation goutte-à-goutte. Ce système d'arrosage localisé, permet d'apporter de l'eau sur une parcelle de cultures de tomates, de chou, de gombos, d'aubergines et de poivrons, sans que le producteur ou le paysan n'ait à soulever les arrosoirs manuellement. L'eau est alors distribuée équitablement directement au pied de la plante et évite la croissance de mauvaises herbes. Cette pratique est recommandée pour obtenir des résultats de qualité performante.

Selon M. Elota, «installé sur de petites superficies (250 m², 500 m², 1000 m²), sur terrain plat ou en pente modérée (quel que soit le type de sol), le système d'irrigation goutte-à-goutte présente de nombreux avantages pour l'exploitation agricole : il permet une agriculture intensive et donc réduit la déforestation ; il permet une meilleure gestion de l'utilisation de l'eau par une optimisation de la consommation de l'eau (réduction des pertes par évaporation et absence des risques d'érosion ou de ruissellement) ; il améliore la distribution uniforme d'eau et d'engrais ; il réduit la croissance des mauvaises herbes sur la parcelle ; il facilite la production en contre-saison».