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L'ONU et ses partenaires cherchent à réunir 1,5 milliard de dollars pour la crise humanitaire du Bassin du Lac Tchad

Countries
Nigeria
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Sources
OCHA
Publication date

RÉPONDRE À LA CRISE LA PLUS AIGUË D’AFRIQUE

Le Bassin du Lac Tchad est aux prises avec une situation d’urgence humanitaire complexe affectant quelque 17 millions de personnes dans les zones les plus touchées au nord-est du Nigeria, dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, à l’ouest du Tchad et au sud-ouest du Niger. L’impact combiné de l’aggravation de l’insécurité, de la rapide croissance de la population et de la grave vulnérabilité résultant des effets du changement climatique, de la dégradation de l’environnement, de la pauvreté et du sous-investissement dans les services sociaux se traduit par un nombre record de personnes ayant besoin de secours d’urgence. La violence continue a poussé 2,3 millions de personnes à fuir leurs foyers. Dans la région, une famille sur trois est frappée par l’insécurité alimentaire. Les taux de malnutrition et de mortalité associée ont atteint un seul critique. Les préoccupations en matière de protection soulignées par les Gouvernements du Nigeria, du Cameroun, du Tchad et du Niger dans la Déclaration d’action d’Abuja de juin 2016 demeurent un défi permanent, en particulier pour les groupes vulnérables, dont les femmes et les enfants. La violence et l’insécurité perturbent les échanges commerciaux et les marchés. Les infrastructures vitales comme les centres de santé, les écoles, les canalisations d’eau, les ponts et les routes ont été détruites. Les paysans ne peuvent pas s’occuper de leurs champs et ont manqué trois saisons consécutives de récoltes. Des millions de personnes ont peu ou pas accès aux services de base comme l’eau, les soins de santé ou l’éducation. Les acteurs humanitaires ont considérablement renforcé leur présence et leurs capacités en 2016. Pour répondre à l’ampleur de la crise, atteindre les populations qui ont besoin d’une aide vitale et reconstruire leurs moyens de subsistance, un renforcement opérationnel plus poussé et des ressources financières adéquates sont nécessaires de toute urgence. En 2017, les organismes des Nations Unies et les ONG ont besoin de 1,5 milliard de dollars pour assister 8,2 millions de personnes dans les quatre pays.

Poursuite et multiplicité des déplacements

Les attaques de Boko Haram et les contre-offensives militaires ont déplacé 2,3 millions de personnes. Un grand nombre d’entre elles ont fui à plusieurs reprises. La majorité des personnes déplacées trouvent refuge dans des communautés qui comptent elles-mêmes parmi les plus vulnérables dans le monde. Dans le seul nord-est du Nigeria, 1,8 million de personnes sont déplacées, dont plus de la moitié sont des enfants. Quelque 200 000 personnes ont traversé la frontière pour se réfugier dans les pays voisins. Si une certaine sécurité a été rétablie dans les États de l’Adamawa, de Yobe et certaines parties de l’État de Borno au Nigeria en 2016, les derniers mois ont vu une nouvelle vague d’attaques de Boko Haram dans les quatre pays.

Victimes civiles de la violence

La persistance de la violence contre les civils et l’insécurité continuent de poser de graves risques en matière de protection et de violation des droits. Les femmes et les filles enlevées par Boko Haram ont subi des abus physiques et psychologiques, des mariages forcés, un esclavage sexuel ou un travail forcé. Les garçons ont été enrôlés de force comme combattants et les filles utilisées comme des kamikazes.
Boko Haram cible les zones abritant des personnes déplacées et des réfugiés, des établissements de santé et des écoles, forçant les travailleurs de la santé et les enseignants à fuir des endroits où l’on a le plus besoin d’eux. Le nombre croissant d’attaques et d’arrivées d’enfants déplacés augmente la charge pour les systèmes sanitaires et éducatifs déjà faibles. Les espaces sûrs pour les femmes et les enfants, l’accès aux services essentiels et le soutien psychologique doivent être au cœur de la réponse humanitaire.

Urgence alimentaire et nutritionnelle

Dans le bassin du lac Tchad, quelque 7 millions de personnes aux prises avec l’insécurité alimentaire ont besoin d’assistance. Dans le seul nord-est du Nigeria, plus d’1,8 million de personnes vivent dans une insécurité alimentaire à des niveaux d’urgence. Dans l’État de Borno, 55 000 personnes vivent dans des conditions de quasifamine et ce chiffre risque de doubler au cours des prochains mois.
Dans les quatre pays du bassin du lac Tchad frappés par le conflit, la sécurité alimentaire devrait se détériorer jusqu’à la mi-2017. Cela affectera particulièrement les populations déplacées vulnérables et les communautés d’accueil. La malnutrition et la mortalité associée sont sévèrement élevées. Dans les zones les plus affectées par le conflit, les taux de malnutrition ont dépassé le seuil d’urgence. Dans toute la région, plus d’un demi million d’enfants souffrent de malnutrition aiguë sévère dont 75 000 pourraient mourir s’ils ne reçoivent pas une assistance d’urgence.

Sauver des vies, restaurer les moyens de subsistance

Si la stratégie humanitaire est axée sur la réponse aux besoins immédiats par une assistance vitale, les acteurs humanitaires appellent à un engagement concerté des acteurs politiques, du développement et de la sécurité pour aider à stabiliser la région et créer les conditions de survie et de prospérité des populations.

UN Office for the Coordination of Humanitarian Affairs: To learn more about OCHA's activities, please visit https://www.unocha.org/.